Peur sur la bile.
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Le film a commencé sa génèse après le fait divers de l’équipage du thonier japonais Fukuryû-maru 5, qui a été victime des retombées radioactives lors de l’essai nucléaire d’une bombe H par les États-Unis sur l’atoll de Bikini, dans l’océan Pacifique. Et de l'inquiétude de Masaru Satō (le meilleur ami et musicien au collaboration mémorable de Kurosawa). En effet le japon sortait de la guerre, meurtri suite à la défaite et aux largages des deux bombes nucleaires. Et en 1954 la guerre froide était déjà engagé donnant l'idée à Kurosawa d'écrire le scénario de vivre dans la peur. Le film fit un bide à sa sortie. car même s'il était d'actualité, il était loin des préoccupations des japonais à l'époque pour un pays en reconstruction.
Vivre dans la peur rappelle furieusement son oeuvre de jeunesse "Vivement dimanche" pour les thémes abordés, le japon d'après guerre, le pays en reconstruction. Toutefois en y ajoutant la menace nucléaire avec un personnage principale cédant à la psychose. De l'oeil d'un spectateur du 21 éme siècle, on pourrait rapidement conclure qu'il n'a plus toute sa tête. Ce que pense ses enfants d'ailleurs. Mais en 1955 la menace d'une guerre atomique pése sur le monde, et le japon n'en ai que plus impacté puisqu'il a subit deux de ses attaques pendant la seconde guerre mondiale. On peut supposé sans effort vu l'age du personnage principal qu'il était là. Et ceci renverse totalement les rapports entre les personnages. est ce vraiment le personnage de toshiro mifune qui est fou? ou est-ce la famille, de ne pas croire que cela peut arriver? Comme toujours avec Kurosawa, rien n'est manichéen. D'ailleurs le docteur Harada (Takashi Shimura) faisant parti des médiateurs exprime des doutes quand à la santé mentale défaillante de Nakijima (Mifune).
Parlons justement de Toshiro Mifune. il livre encore une fois une prestation exceptionnelle toujours sur le fil. et il faut louer le travail exceptionnel sur le maquillage pour le vieillir (Mifune à 35 ans à l'époque). On retrouve toujours la fidélité de Kurosawa avec ses acteurs (Mifune et Shimura en tête). Et la fidélité avec son ami et compositeur Masaru Satō qui mourut non loin avant la fin du tournage de la tuberculose. Il avait 55 ans. Il ne put terminer la musique de la scène finale. Kurosawa décida par hommage de faire la dernière scène sans musique.
Le film n'est pas exempt de défaut. il a quelques longueurs. Des scènes qui font redites. la fin aurait pu être plus impactante (la fin du film est raté de l'aveu de Kurosawa. il était trop bouleversé de la mort de son ami) Mais le film est fort et reste marquant avec une remise en contexte. Un bon Kurosawa
La folie n'est qu'une question de point de vue /20
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Créée
le 11 sept. 2020
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