En 1964 sort Une femme mariée, « Fragments d’un film » : titre révélateur de ce qu’était la filmographie de Jean-Luc Godard dans les années 60 (et dans toute son œuvre en un certain sens). Fragmentaire, oui, faite de véritables pulsions d’images (à l’image de ces jump-cuts, soubresauts cinématographiques), tiraillées entre la tragédie (Le Mépris) et le polar de série B (Bande à part). Des trajectoires parsèment cette décennie, celle d’À bout de souffle, dans son dernier travelling, celle de Pierrot le Fou, mais ce sont des lignes brisées, des fuites perdues d’avance, et, par une explosion, Jean-Paul Belmondo en finit littéralement fragmenté. Au milieu de tout cela, Vivre sa vie est un film-fragment type. En douze « tableaux », le long-métrage suit bien un scénario, mais pas un narratif, il s’achève bien en sommet, mais pas réellement dans une logique d’escalade : il considère son être comme un éclat.
Suite de la critique ici : https://www.lafilmotheque.fr/profession-reporter/fragments-de-vie-parcelles-de-soi-vivre-sa-vie-1962-de-jean-luc-godard/