Il y a 17 ans, Volte/Face m'avait fait l'effet d'une révélation. Je découvrais John Woo et ses gunfights titanesques, Nicolas Cage et ses airs complètement hallucinés, je découvrais que John Travolta pouvait jouer un bad guy avec classe. Ce véritable jouet de John Woo nous régale assez pour lui pardonner les diverses critiques qu'on émet d'habitude face à ce type de film. Oui, c'est improbable, oui la plupart des tireurs devraient penser à changer d'opticien, oui les actions des personnages sont parfois tirées par les cheveux mais finalement, face à la mise en avant de cette violence orchestrée et brute propre au réalisateur, on a envie de dire: et alors. Car à sa sortie, Volte/Face venait intelligemment redynamiser le cinéma d'action avec des scènes de gunfights réussies sans pour autant négliger le scénario. L'affrontement que se livrent l'agent Shawn Archer et le terroriste Castor Troy jusque dans leur intimité donne lieu à de très bonnes séquences qui viennent renforcer l'empathie pour les deux personnages. Travolta et Cage sont comme on aimerait les voir à chaque fois. Ce film fut ma porte d'entrée vers le cinéma de John Woo, puis le cinéma Hong-Kongais et si 17 ans après je l'ai revu avec tout autant de plaisir, je le remercie surtout pour la porte ouverte qu'il fut vers le cinéma asiatique.