À chaque nouveau long-métrage, Gaspar Noé parvient à se réinventer, à prendre le spectateur à contre-pied pour mieux démontrer son incroyable talent de réalisateur.
Son nouveau film, Vortex, était projeté en avant-première mondiale à Cannes. Pendant 2h20, Noé filme un couple sénile se rendant compte progressivement de leur incapacité physique (pour Dario Argento, magistral) ou mentale (formidable Françoise Lebrun).
Plusieurs effets de mise en scène permettent de renforcer le propos du réalisateur. Le film est ainsi uniquement filmé en split-screen, les caméras suivant chaque personnage dans de longs plans séquences impressionnant, bien que souvent dénués d’action.
Si les dernières 20 minutes auraient facilement pu être coupées, Noé nous livre un magnifique témoignage sur l’amour, la mort, son appréhension et le terrible dérèglement du cerveau et du corps humain. Noé le dit d’ailleurs parfaitement au début du film, annonçant la couleur du long-métrage : « à tous ceux dont la mort du cerveau arrivera avant celle du cœur »
Vortex est donc sans doute l’œuvre la plus personnelle et ,paradoxalement, la plus accessible de Noé. Le film sort prochainement en salle et mérite le détour, que vous aimiez ou pas le travail du réalisateur franco-argentin.