Le critique et historien du cinéma (spécialiste du Nouvel Hollywood) Jean-Baptiste Thoret parcourt les États-Unis, alors en pleine campagne présidentielle de 2016. Sur sa route, il recueille les témoignages de citoyens et de diverses personnalités du cinéma hollywoodien en les questionnant sur les années 60/70, l’âge d’or qu’elles ont constitué pour l’Amérique.
Qu’est-ce qui a changé ? Pourquoi c’était mieux avant ? Pourquoi était-ce si différent ? Serions-nous capable de revivre la même chose ? Qu’est-ce qui pousse des américains à voter pour Trump ? D’ailleurs, cette dernière question renvoie directement à Easy Rider (1969) dont est tirée la scène d’ouverture et le titre du film ("on a tout foiré", qui n’est autre qu’une des répliques du film). Comment est-on passé d’un tel film (une ode à la liberté et qui dénonce l’intolérance) à… Donald Trump !?
We Blew It (2017) est un magnifique road-movie, d’Ouest en Est, le long de la mythique Route 66, qui nous replonge dans le fameux âge d’or de l’Amérique, celui des années 60 & 70, l’ère de la beat generation, du “sex, drogue et rock n'roll”, de Woodstock, de l’assassinat de John F. Kennedy, la "Manson Familly", la guerre du Vietnam (et les conséquences effroyables de l’agent Orange), …
Tout au long du voyage, le film alterne entre les paysages de l’Ouest américain et les témoignages de citoyens rencontrés sur la route avec diverses personnalités du 7ème Art, telles que Peter Hyams (Capricorn One - 1977), Jeff Lieberman (Meurtres en VHS - 1988), Michael Mann (Heat - 1995), Jerry Schatzberg (Panique à Needle Park - 1971), Fred Williamson (Vigilante - 1983), Paul Schrader (Dominion : Prequel to the Exorcist - 2005), Charles Burnett ou encore Peter Bogdanovich.
Jean-Baptiste Thoret magnifie chacun de ses plans (au format Cinémascope) et nous offre un remarquable voyage, chose qu’il réitérera avec brio pour son road-movie dédié à Michael Cimino (Un mirage américain - 2022). Si la scène d'ouverture empruntait un extrait au film culte de Dennis Hopper, le tout dernier plan quant à lui est un superbe hommage à Electra Glide in Blue (1973).
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