Weekeends (2016) – 위켄즈 / 96 min
Réalisateur : Lee Dong-Ha – 이동하.
Mots-clefs : Corée – Documentaire – LGBT – Chorale.
Le pitch :
Ce documentaire suit les membres du seul groupe de chorale gay de Corée du Sud, « G-Voice ». Les membres sont tous d’âges et de milieux différents, mais ont en commun leur homosexualité et leur amour du chant. A l’approche de son 10ème anniversaire, le groupe s’affaire autour d’un événement spécial.
Premières impressions :
En Corée du Sud, l’homosexualité est encore un sujet tabou et nombreux sont les coréens traditionalistes qui y voit une maladie mentale ou une perversité. Vous ne trouverez pas de quartier ouvertement gay à Seoul et l’ostrascisation est si forte que 93%* des homosexuels de Corée considèrent qu’il est difficile de vivre dans le pays en raison de leur orientation sexuelle. Bien entendu, nul possibilité de mariage ou de PACS, et même les gays-prides sont très compliquées à organiser sans que l’état ou les mairies ne glissent quelques bâtons dans les roues des chars.
Pour améliorer l’image homosexuelle et pour pouvoir revendiquer leurs droits, certains homos ont créé une chorale, les G-boys. Depuis 2003, ils chantent leurs quotidiens, leurs joies et leurs peines, toujours sur un ton joyeux, un peu grivois et un poil mièvre. Depuis quelques années, la chorale est plus activiste et se déplace sur de nombreux évènements pour combattre les inégalités ou soutenir des mouvements sociaux. Petite particularité, la chorale est exclusivement composée d’hommes. En effet, la communauté LGBT n’est pas totalement unie en Corée et, même s’ils se soutiennent, il est assez rare que gays et lesbiennes se mélangent. Ainsi, le film se concentre exclusivement sur le groupe d’hommes des G-boys.
Durant 96 minutes, le documentaire de Lee Dong-Ha oscille entre la vie de la chorale et les vies personnelles de ses membres. Les reportages et interviews sont entrecoupés de nombreuses chansons. Personnellement les chansons de chorales ce n’est pas vraiment ma came et comme elles doivent représenter un bon tiers du documentaire, j’ai trouvé le temps un peu long. J’étais venu surtout pour en savoir plus sur les conditions de vie des homosexuels en Corée et seule une partie du film m’a vraiment intéressé.
De plus, je ressors avec une petite déception. J’ai trouvé que les gays présentés à l’écran étaient un peu caricaturaux. En effet, les protagonistes sont plutôt présentés comme efféminés, maniérés et un peu volages. Du coup, si le reportage témoigne bien de la réalité du groupe et des difficultés rencontrées par les homosexuels hommes, j’ai l’impression qu’il renforce un certain stéréotype. Bien entendu, je ne fais pas du tout le procès du réalisateur car le film ne prétend nullement représenter toute la communauté LGBT.
Là où le reportage excelle, c’est qu’il montre surtout l’importance des communautés, car avant d’être une chorale, les G-boys sont surtout un lieu de rencontre et de soutien. On ressent à quel point le besoin est fort de se retrouver et par le nombre, de se protéger. Nombreux sont les moments où l’on voit ces hommes douter et subir des insultes ou pire. Sous les sourires se cachent souvent une grande détresse face à la cruauté de la société, détresse qu’ils ne peuvent surmonter qu’en resserrant les rangs.
Pour conclure, si j’ai trouvé le reportage un peu trop long, sans génie dans la forme et un peu fourre-tout, Weekends est avant tout un film utile qui, s’ils ne représente pas la totalité des communautés LGBT, permet au moins de faire passer un message pour l’égalité. Vu la situation en Corée, on ne peut que soutenir.
*Le chiffre provient d’une étude coréenne de 2013 réalisée auprès de 3159 personnes homosexuelles, bi, ou transgenre. L’étude est publiée par Korean Gay Men’s Human Rights Group Chingusai - 한국LGBTI커뮤니티사회적욕구조사주요결과_전체. Je tiens le document en anglais disponible pour qui le souhaite.