Oui ça déménage ! Au moins dans un premier temps mais ce « premier temps » dure finalement pas mal de temps, sinon la quasi totalité du film !
L’ambiance n’est ni terrifique, ni lugubre, elle est simplement hallucinée ! Tout y passe en quelques plans successifs. Des situations les plus baroques les unes que les autres. Aucune d’entre elles n’est vraiment crédible mais leur juxtaposition et la mise en scène du genre « coup de poing » nous les rendent tout à fait plausibles. Un véritable tour de force car le récit reprend nombre de clichés des films d’horreur relatant le démon et les possédés mais c’est pour mieux les faire exploser, les déchirer, en un mot les décrasser à la paille de fer ! Malgré l’aspect peu ragoutant de certaines scènes, la brutalité et la violence de certains tableaux, on ce laisse prendre par ce rythme déjanté des deux frères, héros malgré eux de ce road trip luciférien. On comprend pourquoi il a pu recevoir le prix de la critique et du public de Gérardmer ! L’effet surprise a joué à fond tant cette œuvre renouvelle les films d’horreur empesés de règles plus pesantes les unes que les autres !
Les personnages sont tous autant extravagants que peut l’être le film lui-même : bélier, enfants, voisins, chiens, grand-mère… tout ce beau monde vit dans un monde d’irréalité, de cris, de mouvements et d’énormités ! Et, cerise sur le gâteau, le film arrive à porter tout de même une certaine réflexion philosophique sur le mal et la manière de ne pas pouvoir… y échapper !
Bousculant, trépidant et jubilatoire, un film d’horreur qui est très loin d’être… une horreur !