Totalement étranger à l’univers de Oz, que ce soit du film Le Magicien d’Oz (grosse lacune) ou de la comédie musicale à succès de Broadway, je découvrais donc Wicked vierge de tout a priori et sans attachement ni attente.
La superproduction de Jon M. Chu s’avère être une comédie musicale rythmée et extravagante qui introduit un univers visuel riche (très riche même !), coloré et foisonnant, entre Harry Potter pour le côté école de sorciers (malheureusement un peu sous-exploité) et Disneyland pour l’esthétique conte de fée un poil kitch. On appréciera selon ses goûts le recours parfois envahissant à des CGI plus ou moins convaincants, mais on devine une vraie déférence pour le matériel original et le livret qui a inspiré le long métrage. Les numéros musicaux sont dans l’ensemble enlevés et réussis et même si toutes les chansons ne nous convainquent pas tout à fait, les hymnes (Popular, Defying Gravity) finissent par nous emporter et galvanisent le récit.
C’est indéniablement du grand spectacle, au service d’un discours pas forcément très original mais toujours important sur la tolérance et l’acceptation de soi, porté par des thématiques inclusives et un casting très queer (la base pour un musical digne de ce nom). Car Wicked est aussi la rencontre de deux grandes voix et de deux excellentes actrices, l’étoile de Broadway Cynthia Erivo et la popstar Ariana Grande. Cette dernière a démontré maintes fois son talent comique à la télé, en particulier au SNL, elle l’affirme ici avec une auto-dérision réjouissante dans le rôle de Galinda, reine de promo imbue d’elle-même, chipie piquante et agaçante.
Reste que pour un non-initié comme moi, 2h40 pour arriver à la moitié, c’est quand même très long… Je ne suis pas certain d’aller voir la deuxième partie au cinéma, on attendra sa sortie en VOD, mais cela m’a donné très envie de combler mes lacunes et de découvrir le film pour rencontrer Dorothy.