Seules au monde
Islande: Halla, une quinquagénaire professeur de yoga et directrice d'un chœur, est dans le collimateur de forces de l'ordre islandaises: opposée au financement du réseau électrique de l'île par une multinationale chinoise, elle saborde les lignes à haute tension et provoque un raz-de marée politique. L'adoption d'une petite ukrainienne de 4 ans, Nika, pourra-t-elle adoucir le combat de cette battante que la sœur jumelle, sur le point de partir en Inde, pourrait mettre en péril.
Le voici donc ce film qui "électrisât la Croisette" avec une trame rappelant 3 Billboards et un combat a-priori similaire contre des moulins.
Sauf que plus au nord, dans une contrée à la fois féerique pour explorer mais cauchemardesque pour y vivre, Halla va, un peu comme Katniss Everdeen, mener une sorte de Hunger Game face aux tyrans économiques.
Erlingsson nous propose une véritable satire sur les politiques d'une part, notamment les corrompus, mais surtout nous offre une musicalité exceptionnelle. Et autant, l'on serait tenté, en étant sage, de penser que Halla est une vraie sauvageonne, autant sa décision finale nous la rendent bouleversante, formidablement interprétée par Halldora Geirharossdotir (elle mérite l'effort par sa performance).
Il y a également un message humain très fort sur la migration: celle d'une part d'êtres humains fuyant l'horreur et se retrouvant apatrides, mais surtout celle de la conviction.
A recommander vivement...