Avant d'attaquer la fameuse trilogie de Ti West/Mia Goth avec appétence, je mettais permis de découvrir 2 des œuvres antérieures du réalisateur : House of the Devil et The Innkeepers.
Si les deux péloches transpirent l'amour passionnel pour les bandes des années 70-80, il fallait en plus accorder à West un talent certain de maîtrise du rythme de sa narration et sa montée vers le climax. Certes The Innkeepers à des passages un peu plus mous et House of the Devil patine un peu au départ. Mais le tout progresse inexorablement et sans fausses notes, démontrant une maîtrise intéressante. Le fait d'être scénariste et réalisateur doit filer un petit coup de main.
Ti West a poussé son talent plusieurs crans au dessus pour ce X et pour mon plus grand bonheur. Certes le grand frère "Massacre à la tronçonneuse" plane sur cette histoire sordide de tournage porno cheap dans la ruralité inquiétante et oppressante d'un coin perdu de l'Amérique d'alors. Mais, tout comme le très efficace House of the Devil vis à vis d'Halloween, West flirte avec l'hommage tout en développant son récit. On oublie très vite la famille de dégénérés d'Hooper pour se concentrer sur cet étrange couple, cet inquiétant plan d'eau et cette sensation tenace que le pire va arriver, et qu'il sera malaisant au possible.
Film d'ambiance donc au cours duquel West prends le temps d'humaniser ses personnages suffisamment pour que lorsque le body count commence, le spectateur s'y sente intégrer, grâce également à une camera immersive, proche des acteurs, une photographie âpre et terne, rendant "hommage" à cette ferme qui ne semble tenir debout que par un miracle indicible.
A voir si les planètes du genre se sont simplement alignés pour la suite/prequel Pearl, ou si Ti West est un réal à suivre.