À en juger par la réception de X Men: le Commencement, il semblait clair que l'avenir de la saga reposait désormais sur le passé de ses protagonistes. Le film de Matthew Vaughn offrait une nouvelle jeunesse au professeur Xavier et son ami/ennemi Magneto au moins autant qu'à une franchise en panne sèche, depuis un troisième volet raté et des spin off sur Wolverine peu inspirés. Exit donc les "anciens", place à la jeunesse?
Eh bien non, mélangeons les plutôt. Les voici donc réunis au grand complet (?) le temps d'un nouvel opus basé sur le comics Days of The Future Past. Dans l'œuvre écrite par Chris Claremont et John Byrne, Kitty Pride (Ellen Page) remontait le temps pour prévenir les X Men d'un génocide à venir qui les concernerait aussi bien que l'humanité toute entière. Ici, c'est ce cher Logan qui s'y colle et doit réunir les mutants pour empêcher ce bien funeste destin collectif. Le problème, c'est qu'en 1973, le professeur Xavier n'est plus ce qu'il était, trop occupé à troquer les discours altruistes pour le whisky sans glaçons.
La communauté qui s'était formée dix ans auparavant fut totalement dissoute. Magneto, quant à lui, a beau avoir perdu certains de ses comparses et être emprisonné sous bonne garde, il n'a en revanche rien perdu de ses idées extrémistes. Et Raven/Mystique qui est toujours dans la nature...Si s'allier dans l'avenir est allé de soi pour les mutants aux volontés divergentes, le faire dans le passé va être loin d'être évident.
Et donc, c'est l'occasion d'assister à un jouissif choc des générations, en quelque sorte. On retrouve les ancêtres et les jeunes loups. Et pas que devant la caméra. Bryan Singer (réalisateur des deux premiers X Men) revient à la barre, après s'être aventuré du côté de Superman (cf. Superman Returns, 2006). Et il n'a rien perdu de son sens de la mise en scène. Les scènes démonstratives sont encore plus impressionnantes que par le passé (la scène avec Vif-Argent en est un échantillon des plus éloquent). Et on retrouve avec grand plaisir les acteurs. James McAvoy et Michael Fassbender offrent toujours une alchimie incroyable. Jennifer Lawrence gagne elle en épaisseur et ambigüité. Hugh Jackman est toujours aussi impayable en Wolverine. On est également heureux de retrouver Patrick Stewart et Ian McKellen dans les versions âgées du professeur Xavier et Magneto. Bryan Singer orchestre un grand huit riches en sensations, agrémentées de clins d'œil et d'humour, qui parvient à surpasser son prédécesseur.
Les seuls points qui empêchent ce nouveau volet d'arriver au statut suprême concernent l'antagoniste. Peter Dinklage est excellent, rien à redire là-dessus. Mais son personnage à trop peu de temps pour exister réellement, tout comme Vif-Argent (même si ce dernier détient l'une des meilleures scènes du film). On peut tiquer aussi sur le fait que les scènes intimistes soient un peu moins nombreuses que dans X Men 2 ou le Commencement. Mais en dehors de ça, X Men Days of the Future Past est une pure réussite. Et confirme que la franchise X Men (en omettant le 3ème volet et les spin-off) est vraiment le summum des adaptations Marvel.