May the X force be with you
Après le rafraîchissant opus signé Matthew Vaughn, voici une vrai-fausse suite réalisée par le producteur Singer qui reprend les commandes afin d'adapter (librement) le fameux arc "Days of future past" conté il y a un peu plus de trente ans par Chris Claremont. Si la mise-en-scène dynamique et le ton enlevé du réalisateur de "Kick-ass" manquent un peu à ce voyage temporel, le fait de voir l'initiateur de la saga reprendre les rênes fait indéniablement plaisir et offre un contenu sombre et pessimiste à la tonalité qui n'est pas sans rappeler les deux premiers opus de la franchise. Mais le pari le plus fou est surtout d'avoir dû gérer sa galerie de stars (on ose imaginer le cachet total!) afin d'offrir une version cohérente d'une série de 6 films où les incohérences liées aux interactions entre acteurs différents pour un même personnage (3 Striker : 3 visages, 2 "Dents-de-sabre", 2 "crapaud") avaient fait des X-men un bordel ingérable. Petit miracle, après le relancement réussi de Vaughn, Singer tente le croisement entre deux générations et réussi à surfer sur une Histoire alternative où les mutants auraient pris part aux grands évènements politiques et militaires tout comme son prédécesseur avait brillamment refait la crise de Cuba de 62. Une tournure bienvenue qui confère un rythme particulièrement échevelé où les protagonistes traversent les années 70 afin de faire face à l'avènement des Sentinelles, créées afin d'éradiquer la menace mutante tout comme dans le comics où ces robots géants assassinaient sans vergogne des X-men impuissants. Des machines imposantes à la puissance de feu délirante ici très bien restituées par l'équipe de Digital domain qui aboutit à un décalque en règle de la saga de James Cameron où celles-ci éradiquent l'ensemble de l'espèce humaine. De plus on saluera Singer de ne pas avoir cédé au "toujours plus" des productions Marvel où il faut systématiquement raser des villes et offrir en guise de final la grosse cerise que le spectateur aguerri de spectacles pyrotechniques est venu gober. Notoriété oblige, le script suit davantage les stars bankables Jennifer Lawrence et Hugh Jackman et offre un fond, une matière que les blockbusters récents oublient vraisemblablement et surtout n'oubliant pas ses personnages même si certains se paient les miettes tout comme "Blink" et le fameux "Bishop", cruellement sous-exploité. De même on retrouve le "Havok" de "X-men first class" pendant deux minutes ainsi qu'un "Crapaud" au look idéal, un "Warpath" en quasi figuration lors des séquences futuristes et un magnifique "Solar". Par contre la révélation du film est la fameuse incarnation de "Vif-argent" par Evan Peters qui s'octroie les séquences les plus légères et virtuoses du métrages en ado cleptomane et insolent que Aaron Johnson aura la lourde tâche de faire oublier en incarnant le même personnage dans le "Avengers 2" de Whedon. Le plaisir également d'avoir enfin retrouvé le "Wolverine" brutal et émouvant des débuts de la franchise, exit donc le boeuf dopé aux stéroides et au langage insipide initié par Brett Ratner :un retour aux sources du personnage plus qu'inspiré! On saluera à nouveau également les excellentes prestations de Mc Avoy et Fassbender et ce climax bien torturé débouchant sur une note d'optimisme complètement dans l'esprit comics de la série ainsi que ce post-générique annonçant du lourd pour 2016.