Futur inférieur, passé moins que parfait.

J'ai pris l'habitude de ne rien attendre des Marvel pour éviter toute déception ; avant ce X-Men, c'était un sans faute, mes espérances étaient en général suffisamment basse.
Mais voilà qu'on me loue les mérites de ce dernier opus X-Men, mêlant le reboot (devenu un prequel au passage) et la trilogie (ou pas) originale à grand coup de voyage dans le temps, du coup j'y allais avec une certaine espérance d'avoir enfin un bon film de super héros. Et c'est là que vous m'avez eu, bande de fourbe, c'est là que je suis déçu.
Oh, Days of Future past (DoTP) sort clairement du lot, il fait oublier les volets les moins intéressants de la première trilogie X-Men, il surclasse, de loin !, la plupart des Avengers, c'est un bon divertissement sans aucun doute.
Le film commence mal. Fini la Shoah, place à Skynet ! Si ça n'était que ça, ça irait, mais là où Terminator 2 traite son apocalypse de façon très rapide et parvient à rendre le désespoir des survivants crédible en économisant les moyens, là où les premiers X-Men s'attarde sur l'histoire d'Erik en nous prenant aux tripes, DoTP réussit à faire un démarrage kitsh, mou, impersonnel, avec une première scène d'action illisible avec des protagonistes pour lequel on n'éprouve finalement aucune empathie. Quand l'équipe des survivants de la première série arrive, on commence par se demander s'ils ont tous récupéré le gène de Wolverine tant aucun semble n'avoir vieilli depuis la dernière fois. Le temps n'a même tellement aucune prise sur eux que Storm est toujours aussi inutile, Charles est toujours désespérant d'idéalisme et Magneto.. Ah, si, lui a changé. On s'en fout, hein, mais on se serait attendu à un peu plus de "Je vous l'avais bien dit" ou autre.
Ouf, quittons le futur kitsch pour rejoindre les années 1970. Tout comme le précédent opus, la reconstitution historique est somptueuse, crédible ; le Vietnam, un manoir laissé 10 ans aux seuls soins de McCoy, Paris en liesse, on y est et on respire. Si la photo est bonne, l'intrigue reprend également son souffle. Les acteurs sont bien plus convaincants dans le passé (et même si je suis toujours fan de Stewart/McKellen), l'histoire relativement crédible, les personnages plus torturés, la menace plus diffuse et donc intéressante.
Le final (dans le passé) est chiant, on finit par se lasser de voir Magneto faire du déménagement d'infrastructure urbaine à grande échelle, on finit également par se lasser de le voir s'opposer au professeur X pour n'en faire qu'à sa tête ; et le parallèle entre les scènes d'actions dans le passé et le futur est complètement vain, les mutants y meurt l'un après l'autre sans le moindre enjeu, alors qu'on peut douter de la façon dont la situation va se dénouer dans le passé et donc qu'on s'y intéresse.
Et le final final est à la fois bêtement prévisible et pas du tout expliqué, inutile. Les mega happy end, je les préfère dans Wayne's World et Scoubidou, merci.

Mais.
Mais il y a quelque chose d'intéressant dans la franchise X-Men, ici très bien exploité, c'est l'absence de manichéisme. Enfin, dans le passé, parce que le film démarre quand même brutalement sur une apocalypse qui laisse assez peu de doute sur le fait que les Sentinelles ne seront pas utilisées uniquement pour éradiquer la menace mutante. Dans le passé ? Erik est convaincu que les hommes ne se laisseront pas faire, Charles est convaincu qu'on peut raisonner tout ce beau monde, Raven est au milieu de tout ça.
Mais Jackman est meilleur que jamais dans sa prestation de Logan, entre sa violence aveugle (son retour dans le passé...) et la confiance aveugle envers Charles complètement perdu.