Avant de parler de ce film il faut se poser une question. Quelle est la grosse tare que se traine la saga X-Men par rapport à celle des Avengers par exemple ? Et non la réponse n'est pas Bryan Singer, je vous rappelle que mon film préféré reste The Usual Suspects et le premier que je prends à critiquer Bryan je lui mets ma main dans la gueule c'est clair ?
Trêve de plaisanteries. La grosse différence entre les deux, c'est que les X-Men ont dès le début du jongler avec le fait de devoir proposer une team complète de mutants à chaque film. Comme si Marvel faisait un Avengers à chaque fois (car je le rappelle, X-Men fait partie de ces sagas que Marvel doit encore se mordre les doigts d'avoir entièrement revendues...).
Du coup, pendant les deux premiers films ça allait à peu près, car Bryan avait su se contenter d'un schéma assez simple, à savoir 4 ou 5 mutants de chez Xavier et 4 ou 5 chez Magneto, et tout le monde était content. Et ce même si dans le deuxième, la tête de Jackass, euh, Jackman commençait déjà à enfler... Mais pour le trois, on connait l'histoire, changement de réalisateur, on tente un pari risqué d'introduire plein de nouveaux persos mais comme on tente aussi par la même occasion de se débarrasser une bonne fois pour toute du trio inutile Jean / Cyclope / Wolverine, mais en ratant complètement la chose en faisant mourir Cyclope en plus de Jean, on peut pas introduire vraiment les nouveaux mutants et le film laisse sur sa faim à tous les points de vue.
Du coup ils tentent une tactique à la Marvel, en commençant forcément par le Wolver1. Sauf qu'ils se mettent ces cons de fans à dos (oui Wolver1 n'est pas parfait, mais tellement meilleur que Wolver2...) on ne sait trop pourquoi (arrêtez avec le "massacre" de Deadpool, c'est pas si affligeant que ça... Enfin... Bref, c'est pas tout le film, et moi c'est plutôt le traitement de Gambit qui m'a fais mal au coeur). D'ailleurs avec cette parenthèse en somme on retombe sur notre problème du "trop de mutant tue le mutant".
Donc on laisse tomber les projets Magneto, Xavier, Tornade, tout ça tout ça, et on se recentre sur le vif du sujet avec X-Men Origins : First Class. Le cul entre deux chaises, le film réussi le pari de relancer la franchise sur de nouvelles bases sans trop tomber dans les écueils des précédents films, de manière toute relative, notre cher syndrome du "trop de mutant..." étant toujours quelque peu présent...
Et on en arrive donc à ce film, X-Men : Days of Future Past. Donc Singer revient aux commandes, et on lui dit "alors tes deux films, en fait les gens ils ont kiffé, donc tu nous refais la même, mais en tenant plus ou moins compte de tout entre temps. D'ailleurs tiens on t'as pondu un scénar qui te facilitera la tache." Et on se retrouve avec une sorte d'épisode "On efface tout et on recommence."
On se sert donc de Origins : FC pour mélanger les époques dans le but unique de pouvoir repartir sur les bases de la fin de X-Men deuxième du nom, peu ou prou. Bon ok, l'histoire de Wolverine est complètement modifiée à nouveau, effaçant d'une traite non seulement du coup X-Men 3, mais aussi Wolver1 et 2, et modifiant grandement à priori X-Men 2, sans trop expliquer en quel sens.
Mais pourquoi parler de tout cela ? Qu'en est-il du film en lui-même ? Et bien là où un Avengers gagne de la place pour développer de nouveaux personnages en se reposant sur les films précédents de chacun des héros principaux, X-Men : DoFP traine sa précédente filmographie comme un boulet, nous obligeant à subir une intrigue certes pas dénuée d'intérêt, mais ne faisant fondamentalement que ressasser les thèmes des premiers X-Men sans rien apporter de bien neuf.
Et surtout, le film replonge au moins autant que OFC dans le sydrome du "trop de mutants...". Sauf que là, on atteint des proportions rarement atteintes. Je ne sais pas quel cachet a touché Hale Berry pour sa prestation dans ce film, mais quel qu'il soit, il ne peut-être que maintes fois trop élevé eut égard à son temps de présence et surtout à son intérêt dans l'intrigue, indépendamment de son jeu. Et on ne parlera pas non plus de l'inutilité de l'ensemble des mutants de "seconde zone", dont Omar Sy fait malheureusement partie.
Le seul qui s'en sort vraiment dans le lot des seconds couteaux, c'est Vif Argent. On pourrait presque dire que pour moi, d'une certaine façon, il a "sauvé" le film. N'exagérons rien, mais non seulement ses scènes d'action sont les plus sympas et marrantes de tout le film, et c'est d'autant plus dommageable qu'elles ne sont pas non plus "extraordinaires" ou même innovantes, mais en plus il apporte une fraicheur à l'humour de la série un peu trop "Wolverino-centré" ces derniers temps.
Le film déçoit aussi quelque peu par ce manque justement d'originalité dans les scènes d'action. Wolverine fait du Wolverine, Magneto déplace des stades au lieux de ponts, pour changer... A part la-dite scène de Vif Argent, rien de bien mémorable au final. Mais rien de raté non plus. Simplement un lourd et profond sentiment de Trailer pour le prochain X-Men...
Ah oui et aussi, ON EN PEUT PLUS DE MYSTIC ET WOLVERINE, PUTAIN !
MINI-SPOIL :
Ah oui si, les sentinelles sont un poil décevantes aussi...