Hugh Jackman's X-Men : Days Of Future Past (dixit les affiches).
Cette critique comporte quelques (gros) spoilers.
Voilà. Bryan Singer a de nouveau la main sur son bébé, les choses vont changer. X-Men Days of Future Past est un projet compliqué mais présenté de façon suffisamment intelligente pour garder le spectateur impliqué. Le but de ce long métrage a probablement été de donner une cohérence entre la trilogie initiale et l’opus de Matthew Vaughn. De nombreux éléments empêchaient de voir les films comme un tout. Or, à trop vouloir gommer les incohérences, X-men Days of Future Past en crée de nouvelles et donne ainsi naissance à une saga compliquée, dont la connaissance des épisodes précédents devient un prérequis.
À l’image de son grand frère X3, X-Men Days of Future Past ne va pas dans la demi-mesure. Des personnages clés sont sacrifiés pour leur cause (certains même deux fois). Ça ne plaisante plus. Cet épisode dispose de moyens colossaux, et ça se voit. Les décors et sentinelles du futur sont remarquablement travaillés. Les ennemis de l’histoire, les sentinelles justement, ont bénéficié d’un design correct, correspondant grossièrement à ce que l’on en voit sur papier. Vous l’avez compris, le studio met le paquet pour faire de son film un évènement super héroïque.
Plus encore, le film fait la part belle aux acteurs bankables du moment. Jennifer Lawrence fraîchement oscarisée se voit confier un rôle central à l’intrigue, Bolivar Trask devient un nain pour mieux coller à son (très grand) interprète Peter Dinklage, et Hugh Jackman voit son nom apposé sur toutes les affiches promotionnelles (Hugh Jackman’s X-Men Days of Future Past, sacré titre). On retrouve également au casting Michael Fassbender, grandiose. Revoir Nicholas Hoult est agréable, il a un peu été le grand oublié de la campagne promotionnelle du film je trouve. J’aurais aimé que Havock trouve également une place plus importante au sein de cette belle réunion de héros mutants.
Le grand nouveau venu s’appelle Peter Maximoff. Autant le dire tout de suite, j’ai trouvé Quicksilver ridicule. Son apparition est trop courte et ne semble n’avoir été pensée que pour contrecarrer les projets de Disney Marvel et de son Avengers 2. Alors que le studio dispose de l’avantage de posséder les droits d’exploitation de Magnéto, le lien père/fils est totalement oublié. La sorcière rouge, censée être la sœur jumelle du héros ultra-rapide, devient ici une très très jeune sœur. Dommage, car ces relations familiales auraient mérité une exploitation meilleure qu’une vanne stupide. (« Il contrôle le métal ? Ma mère a connu quelqu’un qui faisait quelque chose de ce genre aussi ») Le personnage est celui qui apporte une touche d’humour à un film qui n’en a pas besoin. Evan Peters doté de son horrible tignasse argentée semble sur-jouer son rôle de bouffon de service, et c’est dommage.
Non ne partez pas déjà, le positif arrive !
Certaines scènes se démarquent malgré tout. Impossible de passer à côté de la scène où Quicksilver s’éclate tout en sauvant la vie des héros. C’est une scène assez drôle, filmée de façon dynamique, qui devait probablement bien rendre en 3D. Le début du film est spectaculaire également. Bryan Singer nous plonge dans un univers post-apocalyptique peuplé de nouveaux mutants. Les plus mémorables sont Blink (Fan Bingbing) et son superbe pouvoir nous en mettant plein la vue et Bishop, dont on aurait aimé en savoir un peu plus (le matraquage médiatique autour de ce pauvre Omar Sy est tellement injustifié, il est très bien dans son rôle !). De cette scène d’introduction, le spectateur se délecte d’explosions, de pouvoirs mutants. Bref, d’une action rondement menée. Cependant, ma scène préférée reste incontestablement la scène se situant à Paris, où Bolivar Trask fait face à Xavier, Magnéto, Mystique, le fauve et Wolverine. Je ne sais pas pourquoi, mais c’est comme ça. La dualité de Magnéto refait surface, la tension dramatique est bien présente.
Quant au final, il est incroyable (dans le bon ou le mauvais sens, je n’ai pas encore tranché). Bryan Singer profite de ses voyages temporels pour corriger les erreurs de son prédécesseur Brett Ratner. C’est ainsi que Jean Grey réapparaît comme une fleur, accompagnée de ce brave Scott. Bien sûr, ça fait plaisir de les revoir, mais tout cela n’est-il pas un peu trop facile messieurs les scénaristes ? En quoi le fait que Mystique n’a pas tué Trask a empêché le Phoenix en Jean de se réveiller ? Certes, essayer de comprendre le fonctionnement de tout ce qui est flux temporels et autres est compliqué. Seuls ceux qui comme moi, voudront des explications à tout, que tout soit parfaitement limpide et sans incohérences trouveront à redire. Les autres y trouveront un divertissement complexe, ne nécessitant pas spécialement (pour une fois) de laisser son cerveau à l’entrée.
Une dernière chose avant que vous ne quittiez la page. Restez à la fin du générique. Ou pas d’ailleurs, parce que sans l’aide du grand internet, vous risquez de ne pas y comprendre grand-chose.