ATTENTION : - C'est long
- Il y a des spoilers
En juillet 2000, les mutants du professeur Xavier et leurs ennemis faisaient leurs débuts sur grand écran. Bryan Singer signe alors un blockbuster intelligent qui maîtrise ses thématiques, exploite avec sagesse son univers d'origine et pose les fondations d'une franchise prometteuse. Il continue cet excellent boulot avec X-Men 2, de qualité égale. Nous sommes en 2003. Le second volet a rencontré un succès critique et commercial mérité, qui donnera bien évidemment lieu à une suite. Dès lors, un futur sombre se profile...
2006 : Le crétin Brett Ratner commet ensuite X-Men 3, complètement tué dans l'oeuf par son scénario bidon et par l'absence de talent dans sa mise en scène. Aïe. Trois ans plus tard, un certain Gavin Hood encrasse un peu plus la franchise avec X-Men Origins : Wolverine, qui ridiculise l'un des personnages les plus emblématiques. 2011 : La Fox décide ensuite de redémarrer la franchise avec X-Men Le Commencement, qui sacrifie l'aspect "fable sociale" pourtant si chère au comic pour proposer un blockbuster à l'esthétique rétro mais au scénario en toc. Seconde tentative en 2013 pour Wolverine, même résultat. Merde...
Après ce deuxième spin-off, c'est on ne peut plus clair pour tout le monde : X-Men au cinéma ça ne vaut plus grand chose. Vient alors à la Fox une idée bonne sur le papier :
" Et si on remontait le temps aux premiers films X-Men en mettant Singer au manettes comme si il ne s'était rien passé ou presque entre X-Men 2 et çui qu'on va faire là ? "
Pas con ! D'ailleurs, le scénario de ce septième film fonctionne sur un principe similaire.
En l'an 20??, les mutants sont persécutés par des petits cousins de Goldorak baptisés Sentinelles. A priori, impossible de les vaincre. La solution ? Remonter le temps pour empêcher qu'ils ne soient produits en grande quantité. La méthode ? Renvoyer Wolverine dans son corps des années 70 pour qu'il empêche l'assassinat par Mystique de Tyrion Lannister, l'opération marketing qui signera l'arrêt de mort des mutants. On troque donc le futur dark et chaotique (et son casting) pour des années 70 assez proches des sixties de X-Men le Commencement. Et c'est là que commencent les ennuis...
La partie "années 70" du film est carrément chiante. On suit les péripéties de Wolverine qui doit rassembler des X-Intérimaires pour empêcher l'assassinat de Bolivar Trask, un vilain méchant qu'il aime pas les mutants. On voit le griffu faire une leçon à Xavier sur les responsabilités qu'il faut qu'il les assume, lequel prend ensuite une leçon de Magnéto sur les humais que c'est des méchants, avant que Xavier ne fasse lui-même la leçon à Mystique que c'est pas bien de tuer. Fin. Génial...
On a droit ça et là à des petits sauts dans le futur pour nous rappeler que ces péripéties moralisatrices et chiantes, c'est pour éviter un futur sombre et badass à base des robots géants, de post-apocalypse mutante et de membres du casting original (plus Omar Sy !). Donc le film marche sur la tête, puisque sa grande majorité est un enchaînement de bastons timides (l'évasion de magnéto vaut quand-même le coup) et de discours naïfs. Pas vraiment de dynamique passé-futur pour pimenter l'histoire, un casting original qui fait acte de présence et c'est tout et surtout, SURTOUT, pas vraiment de critique ou de métaphore de notre monde à nous, ingrédient pourtant indispensable de tout film X-Men qui se respecte.
Alors oui, les séquences dans le futur ont de la gueule, oui, Fassbender est un très bon Magnéto, oui, c'est le meilleur depuis X-Men 2, mais c'est toujours insuffisant. Il y a avait là une excellente idée derrière ce Days of Future Past, mais le résultat final n'est toujours pas à la hauteur de la B.D dont il s'inspire...Dommage.