(cf : le titre ce réfère au film d'animation japonais "La traversée du temps" de Mamoru Hosoda sorti en 2006 ) Personnellement, je n'ai jamais été un grand fan hardcore des X-Men.
Si X-Men 1 et 2 sortis en 2000 et 2003 avait été de bons films mais sans vraiment plus, "l'Affrontement final" (2006) avait réussi à me décevoir et même à m'ennuyé plus qu'autre chose.
Heureusement, "X-Men le commencement" m'avait bien hypé et "Days of Futur Past" ayant eu un succès critique et commercial sans précédent, France comme USA il y a déjà 3 ans de ça, j'avais hâte de découvrir ce 5ème film X-Men (pas sans une pointe d'appréhension tout de même ^^).
Jusqu'à présent, j'ai toujours trouvé les films de la saga X-Men fort intéressants et novateurs depuis le premier opus initié par B.Singer pour leur façon de traiter de manière directe et profonde des thématiques telles le racisme, la xénophobie et la problématique centrale de la ségrégation inter-raciale entre les Humains et les Mutants, mélangées au film de Super Héros. Jamais avant X-Men, Hollywood n'avait sut donner autant d'intelligence, de philosophie à un film de Super Héros.
Malgré tout, les X-Men n'avait pour moi jamais réussi à vraiment m'impressionner, j'ai toujours ressenti qu'il manquait une pièce, un rouage, pour que la machine soit 100% efficace. En fait, la première trilogie avait pour moi bien vieillit pour être vraiment spectaculaire en action et effets spéciaux, mais "Le commencement" commençait bien à corriger ce manque et me faisait espérer pour la suite.
La première trilogie ayant rapportée plus d'un milliard de dollars dans cette histoire, et "le commencement" ayant engrangé plus de 350 millions de dollars (pour un budget de 160 millions) en 2011, ça n'allait pas s'arrêté en si bon chemin.
3 ans après, Matthew Vaughn ayant décliné la réalisation pour aller s'atteler à celle de "Kingsman", Bryan Singer revient derrière la caméra après "Jack le Chasseur de géants" (2013) pour poursuivre l'aventure des Wolverine & co.
l'histoire d'X-Men: Days of Future Past prend place en 2023. Dans une sombre époque de guerre, mutants comme humains plaidants la cause des mutants sont implacablement traqués des êtres robotiques hautement perfectionnés baptisés les "sentinelles". Alors que le chaos règne et que tout espoir semble vain, le Professeur Xavier, Magneto et les X-Men décident d'envoyer Wolverine dans le passé, 50 ans plus tôt avant le drame pour tenter d'empêcher ce sombre futur de se produire.
Mais est il bien prudent de mélanger Passé et Futur ? Peut on changer le Futur en découvrant le Passé ? Le Destin est il joué d'avance ? Le poids d'un Homme peut il en changer le cours ?
Humains et Mutants sont ils destinés à se haïr éternellement ?
Voilà pour le pitch global sans trop spoiler.
Verdict : Eh bien tout simplement "Xcellent" ! Enfin un très bon X-Men, intelligent et surtout non avare en scène d'action !
Un blockbuster avec des voyages dans le temps c'est toujours un combo gagnant dans le cinéma de Science Fiction !
Rien qu'à la vu du synopsis, les sources d'inspirations sautent aux yeux !
"Retour vers le Futur"(1985), "l'Armée des 12 Singes" (1995), "Terminator" (1984), "Les Visiteurs" (1993), tant de matériaux de base en or, sont assemblés pour fabriquer un scénario habile et solide. Bryan Singer ne s'est pas contenté "d'absorber"/d'additionner des références cinématographiques cultes mais à su efficacement piocher 2-3 idées à droite à gauche pour donner lieu à une histoire de voyages temporels, course contre la montre et apocalypse époustouflante et haletante !
Le scénario est dynamique, au rythme mené à tambours battant; dès les premières minutes, le spectateur est plongé dans l'action avec
la scène ou les mutants se font exterminés dans l'entrepôt à Moscou. Et juste avant, la voix off du professeur Xavier qui immédiatement place le spectateur dans la position de témoin impuissant face au génocide des mutants.
Par la suite, les péripéties s'enchaînent avec leurs lots de coup de théâtre.
En aucun cas, le thème du voyage temporel ne doit être perçu comme un prétexte dans ce 5ème volet des X-Men.
Bryan Singer, en en démontrant une parfaite maîtrise des codes narratifs du genre, utilise les voyages temporels pour les mettre au service de LA thématique des X-Men: la ségrégation inter-raciale entre Mutants et Humains. De cette manière, Singer permet d'éviter l'errance dans la redite sur la question.
Dans X-Men Days of Future Past, le Voyage dans le temps est la clé de TOUT le film, aussi bien dans le fond que dans la forme ! Etape par étape :
Tout d'abords, avec le retour dans le passé, Singer permet de donner un bonus de profondeur à Logan et aux autres personnages.
le fait de mettre en scène un professeur Xavier vieux (Patrick Stewart) en 2023 et un Pr Xavier jeune (James McCoy) en 1973 permet d'explorer de nouvelle facette du personnage et ainsi de dresser un contraste inattendu et une "connexion" entre une figure de la sagesse et un jeune génie encore douteux de ses capacités. La scène ou Xavier jeune discute avec lui même dans le futur via la pensée de Wolverine en est le parfait exemple. De cette manière, tout est une question de foie !
Il en va de même pour le personnage de Logan.
En rencontrant son mentor avec 50 ans de moins, le scénario propose une inversion des rôles. Wolverine, sauvage et impulsif ayant jadis envoyé balader son bienfaiteur, devient en quelque sorte le mentor, le "père".
Magneto aussi,
à la fois vieux (Ian McKellen) en 2023 et jeune (Michael Fassbender) en 1973, le vieille homme espère obtenir le pardon de Charles pour ses fautes passées, en parallèle du jeune qui finit par retourner sa veste à la fin et prendre le contrôle des robots "Sentinelles" pour assouvir les humains et créer son "utopie" pour la domination des Mutants
Avec ce procédé, X-Men: Days of Future Past est à la fois un film sur le temps et les conséquences du temps, mais aussi un film sur le point de vue !
Singer est très malin car sous l'étiquette "blockbuster de Super Héros Marvel", le réalisateur parvient (du moins c'est ce que j'ai perçu) à remettre au goût du jour la question du Point de vue (oui oui ^^).
Le Voyage dans le temps et la rencontre des personnages de 2 temporalités différentes permet de questionner/superposer les points de vue.
Le mélange Passé/Future permet de mélanger les 3 points de vue centraux : le point de vue du spectateur sur le film, celui du réalisateur sur son film et le point de vue du personnage dans la fiction. Wolverine dans le passé ne considère pas Charles Xavier comme il le considère à son époque, via ses yeux, le spectateur non plus ne porte pas le même regard dessus, ni le réalisateur dans sa conception des personnages/acteurs sous sa caméra.
Un peu à la Watchmen (2009), le film offre une certaine "politisation" du rôle du mutant en insérant les agissements fictifs des personnages dans
la réalité du conflit americano-soviétique de la Guerre Froide tel la Guerre du Vietnam dans laquelle les mutants ont joués un rôle dans la réalité du film.
Les acteurs sont investit et au top, Hugh Jackman, Patrick Stewart, James MacCoy, Michael Fassbender, Ian Mckellen, Jennifer Lawrence sont vraiment excellent dans leur jeu d'acteur.
Personne n'est strictement bon, personne n'est strictement mauvais selon les agissements, encore une fois on retrouve cette qualité appréciable dans les films X-Men, l'absence bienvenue de manichéisme. Ici les personnages sont ambigus car tous sont de près ou de loin victime des idéologies du conflit ségrégationniste Mutants/Humains.
J'en ai dis déjà beaucoup sur le film, X-Men: Days of Future Past, au bout de 5, ENFIN un X-Men réellement mémorable à mes yeux ! Grâce à des effets spéciaux spectaculaires et un traitement de la thématique du voyage dans le temps sans faille, Bryan Singer signe un retour en force remarquable pour un film de Super Héros à la réflexion plus profonde que jamais et en bonus, un traitement intéressant et pertinent de la question du Point de vue en plus d'un divertissement garanti ! On en redemande !