Mélange de reboot et de préquel, cette "first class" remonte aussi le temps et nous ramène dans les "sixties".
Voire même plus tôt dans le temps lors de l'introduction du film, qui reprend la scène également inaugurale du tout premier X-men, pour remonter aux origines de Magnéto. Comment l'enfant mutant sera découvert, étudié, torturé par les nazis, et plus particulièrement par celui, qui des années plus tard se fera appeler Sebastián Shaw (Kévin Bacon en vilain, cerise sur le gâteau d'un casting prestigieux). Adulte et libéré de ses chaînes, Erik Lensher parcourt le monde afin de retrouver et se venger de ses anciens tortionnaires. Shaw étant sa cible principale puisqu'il a ouvert les hostilités en abattant sa mère adorée sous ses propres yeux de gamin. Dans le même temps la C.I.A. engage Charles Xavier et sa "sœur" d'adoption, Raven, pour les aider à lutter contre Shaw et son Club des Damnés (mutants eux aussi), qui veulent profiter de la guerre froide pour prendre le pouvoir.
Lors d'une intervention qui tourne mal, Xavier et Magnéto se rencontrent, s'allient contre Shaw en montant une équipe de mutants, les futurs X-men. Jusqu'à l'affrontement entre les deux camps, qui révélera la peur des humains face aux mutants et les réelles motivations de Magnéto.


Exit donc les anciens (Patrick Stewart, Ian McKellen, Hugh Jackman, Rebecca Romjin), si ce n'est pour un bref caméo pour les deux derniers. Place à un casting rajeuni et talentueux. Michael Fassbender sera un Magnéto très crédible, à la poursuites de ses démons, pris entre les deux feux que sont sa radicalité et son amitié fraternelle avec Charles Xavier, qui lui sera incarné par James McAvoy, acteur classique s'autorisant de bons gros délires (Wanted, Split) trouvant un gimmick visuel assez marrant pour son pouvoir télépathique. Nicholas Hoult portera la fourrure bleutée du Fauve (réussissant à jouer aussi bien avec que sans). Et le geai moqueur Jennifer Lawrence enfilera la combinaison de Mystique, la mutante à la peau bleue et aux yeux jaunes (plus la saga avancera plus elle négociera de réduire au maximum ses apparitions maquillées), paumée entre le rejet qu'elle a de son apparence physique, son amour unilatéral pour Charles et son adhésion aux discours bellicistes de Magnéto.
Pour les autres "sidekicks", il faut avouer (et ce peu importe leur "camp" respectifs) que leurs traitements sont beaucoup plus sommaires, le plus souvent marqués par une ou deux scènes à effets spéciaux assez réussis (Riptide, Azazel, le recrutement et l'entraînement des jeunes X-Mens).
A noter que la famille Summers continue d'être piétinée sans vergogne (là c'est le jeune fan des comics que j'étais dans les années 80 qui écrit) par la saga cinématographique, intervertissant l'ordre chronologique de la fratrie dans cet opus (sans même mentionner Scott), alors que celui-ci était le pire des personnages de la première trilogie, interprété par un acteur trop lisse.
Pour en finir avec le cast, la présence d'Oliver Platt, bien qu'anecdotique, reste savoureuse. January Jones correspond physiquement à la Reine Blanche, Emma Frost, même si son rôle n'est pas assez développé. Et Rose Byrne amène une touche de charme discret dans un rôle d'agent de la C.I.A faire-valoir et "love crush" du professeur X (ici encore, la Moira du cinéma n'a pas grand-chose à voir avec celle des comics).


Matthew Vaughn (Kick-Ass) redynamise la franchise après un troisième opus très décevant. Sur un scénario assez basique mais malin, impliquant nos mutants jusque dans la grande Histoire, le sens du rythme du réalisateur permet un enchaînement presque parfait où l'on ne s'ennuie pas.
Quelques grosses ficelles parfois tirées un peu vite (le changement de camp d'Angel, celui de Mystique aussi) sont tout de même à noter. Franchement rien qui ne m'ait gêné plus que ça.


Grand fan des X-Mens sur papier quand j'étais gamin, leur apparition sur grand écran provoqua chez moi un enthousiasme aussi grand que mes craintes. Rassuré par le premier film de Bryan Singer, que j'aimais beaucoup, je dois confesser que ce quatrième film de la saga est le premier qui m'a véritablement replongé dans l'univers des lectures de mon enfance.
Excellent !!!

Créée

le 15 janv. 2020

Critique lue 55 fois

Goloumledosfin

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