On est tous un peu Yannick !

J’avais vu cette affiche et clairement, elle ne m’avait pas donné envie de voir le film. Il a fallu qu’on me raconte le scénario pour que je décide de franchir le pas. Suis-je déçu ? Absolument pas.

Le pitch du film était déjà prometteur. Une personne dans le public se lève pour expliquer qu’elle a fait 40 minutes de trajet pour voir quelque chose d’à peine regardable. C’est un sentiment que tout cinéphile a déjà ressenti au moins une fois dans sa vie. La mise en scène est intéressante, avec un choix de huis clos feutré qui reste en parfaite cohérence avec ce que le film veut offrir à son public. Raphaël Quenard incarne parfaitement Yannick, cet homme désabusé par sa propre existence et qui espère oublier ses problèmes au moins pour une soirée. Si au début sa démarche semble obscure, Yannick devient finalement attachant, même lorsqu’il brandit une arme à feu. Il souhaite devenir acteur de sa propre vie et décide de rendre les autres spectateurs. Bien que sa méthode soit discutable, combien d’entre nous n’ont-ils jamais rêvé de faire pareil ?

J’ai également beaucoup apprécié la cinématographie et le traitement de l’image. L’aspect “film tourné à l’iPhone” lui confère un certain cachet très appréciable. Quentin Dupieux nous rappelle avec brio que l’essentiel dans un film, c’est la performance des acteurs, un point dont certains studios pourraient s’inspirer.

Enfin, le film réussit à faire sourire tout du long. Je n’ai jamais ri aux éclats, mais cela ne semblait pas être le but. Le final est également très intéressant. Le message sur le “mal d’amour” est peut-être un peu appuyé, mais reste efficace, même pour le personnage principal qui a lui-même écrit un texte reflétant probablement ses propres problèmes et les nôtres aussi, un peu…