Amateur du Japon et de ses mystères, notamment l'univers très secret des Yakuzas, j'avoue qu'un documentaire sur le sujet m'intéressait beaucoup à la base. Il est vu par le prisme d'un jeune homme, Naoki Watanabe, qui est sommé par sa mère d'intégrer pendant un an un clan Yakuza ; histoire qu'il découvre ainsi la vie, car c'est le genre de garçon à rester enfermé sur lui-même et un peu trop couvé. Il faut dire aussi qu'à vingt ans, il cumule les échecs ; professionnel, scolaire et personnel.
Il est ainsi dans le clan où règne le chef, nommé Chiyozo Ishii, et dont ses collaborateurs ont le plus grand respect.
Il parait que c'est la première fois qu'un documentaire sur les Yakuza a pu être réalisé. Mais c'est au prix d'une certaine censure morale qui a contraint (et forcé ?) le réalisateur à ne pas montrer le côté illégal du clan. Bien évidemment, je ne m'attendais pas à voir des exécutions, mais les activités illégales, notamment les jeux d'argent, ou l'extorsion de fonds, sont complètement évincés.
A la place, on a des Yakuzas qui passent leur temps à faire le ménage, à offrir des verres à leur patron, ou aller aux bains publics, le cadet aidant ses ainés à leur laver leurs dos largement tatoués.
Il y a un côté fée du logis qui me dérange un peu dans cette description, car s'il y a bien une chose qu'on voit, c'est la dévotion absolue des gens envers leur boss. D'ailleurs, il est également interviewé, et si on le sent pas à l'aise devant une caméra, il a l'air de parler sur un ton monocorde, on sent quand même le charisme et la poigne de fer qu'il semble avoir, tout en étant lucide sur ce qu'est être Yakuza dans les années 2000. Il se sent presque comme une espèce en voie de disparition, qui ne donne plus envie aux gens d'y entrer, car ce sont peut-être des codes n peu dépassés aujourd'hui.
Il y a quelques plans souvent frappants, comme la garde rapprochée qui se constitue autour du boss dès qu'il est à l'extérieur ou alors cette dévotion permanente en s'inclinant constamment à 90° devant le chef, mais il y a presque une vision angélique, quelque chose qui sonne faux à mes yeux. Comme si le monde Yakuza voulait se racheter une virginité auprès du monde.