Yoyo qui tire sur la ficelle.
Il y a des moments où un film nous met en porte-à-faux face à l'ensemble des critiques, et pour moi, ça doit être celui-là. Alors, j'ai beau avoir aimé jusqu'à présent Tant qu'on a la santé et Le grand amour, là, ça a été proche d'un grand ennui.
J'avoue avoir été très sensible au début, entièrement en muet, mais sonorisé, qui reprend la jeunesse de Yoyo, et notamment de son père, amateur de cirque. Les dialogues sont dans des intertitres, et on n'entend que les bruitages, finement choisis de sorte à ce qu'ils fassent comme une mélodie, avec les verres qui tintent ou les portes qui grincent.
Jusque là, le film me séduisait, car j'y voyais aussi un hommage à Chaplin, à Fellini ou bien encore Buster Keaton, à en juger la tête impassible de Pierre Etaix.
Aussitôt l'arrivée du parlant, qui correspond dans le film à la crise de 1929, tout est retombé comme un soufflet, avec quelque chose que j'ai du mal à accepter ; cet univers est d'une rigueur millimétrée, rien ne dépasse, pour créer un gag. Il y a quelques belles scènes, comme Etaix qui est accroché à un arbre, passant d'une voiture à une autre, ou encore l'apparition de Claudine Auger qui évoque Chaplin, mais à mes yeux, c'est un film qui ne respire pas, et qui m'aura fait très peu rire, excepté le passage en muet.
Je regrette presque d'avoir un avis si négatif sur ce film, mais j'attends toujours très fort un film de Pierre Etaix, à mes yeux un égal de Tati, dont il fut l'élève, mais là, la baudruche s'est dégonflée.