Et si avant de chercher le sens de la vie on cherchait le sens du film ?
Je suis déçue, je suis frustrée. Je suis aussi soulagée, soulagée qu’une succession de contretemps m’aient empêché de payer une place de cinéma pour « The Zero Theorem ».
À trop vouloir revigorer son image de maître du surréalisme moderne, Terry Gilliam s’enfonce dans une œuvre trouble dénuée de sens. Zéro doit être égal à 100%. C’est à la résolution de cette équation que s’attelle Qohen Leth. Il ignore le sens de ces travaux qui rongent lentement l’homme tout comme le spectateur. On a beau chercher, il est impossible de comprendre la nature exacte de l’emploi du héros, le secteur d’activité de Mancom ou même le sens de ce fameux théorème zéro. Du coup, il est extrêmement difficile de pénétrer dans l’univers de Qohen et de le vivre. Le personnage est tellement froid, et son univers si irréel que cela ne permet aucune empathie. J’ai rapidement arrêté de lutter. Qohen n’est pas un homme intéressant, son univers ne l’est pas plus. C’est alors avec un certain détachement que j’ai suivi les mésaventures de ce protagoniste déconnecté.
Quelle misère de découvrir une œuvre d’un œil détaché, sans jamais se passionner pour de quelconques éléments de l’intrigue !
Du coup je n’ai vraiment rien compris. Rien compris aux enjeux, rien compris de la relation entre Brainsley et Qohen, rien compris du dénouement. Rien de chez rien ! Toutes les scènes m’ont semblées insignifiantes et surtout sans queue ni tête.
J’aurais pourtant aimé l’adorer de tout mon cœur ce film. Aimer l’absurde et aimer la magnificence des décors sortis de l’esprit tordu de Gilliam. La ville conçue est remplie de couleurs, de vacarmes et de détails amusants. La scène de la fête en particulier, en dit long sur la vision qu’a le réalisateur de la société moderne. Avec le génial Christoph Waltz en tête d’affiche de ce joyeux foutoir, la déception n’en est que plus grande.