Terry Gilliam construit son film autour d'une seule et grande vérité par ailleurs très vite exprimée : Rien n'a de sens, tout est vain.
On suit donc le pauvre Qohen Leth - déjà en mal de se trouver un sens à lui-même - à qui sera confié le Z.T., théorème sensé démontrer la grande vanité du monde. Pas de calcul ni de tableaux noirs barbants ici, le réalisateur leur aura préféré une mise en scène virtuelle, véritable métaphore à elle seule qui éclaire tant le Z.T. que le film lui même.
Aussi Le chercheur solitaire exprimera à propos de son travail que chaque abstraction prise indépendamment peut avoir du sens mais que chacune interconnectée aux autres se donne une nouvelle lecture qui en fait tout perdre, et ainsi s'écroulent ses châteaux de cartes.
Les scènes du film sont plus extravagantes les unes que les autres, toutes plus géniales mais aussi toutes aussi vaines les unes que les autres dans leur succession, pour un résultat finalement ahurissant.
Pour ce qui est de la forme, les vanités ne sont pas oubliées et si tout est toujours très riche à l'écran, fourmillant de détails, d'insolites et j'en passe, ce n'est encore que pour venir nous affirmer la seule grande vérité.
Tout en cynisme et en humour noir. Dans les rapports qu'ont les personnages entre eux et avec leur monde, cela m'a parfois fait pensé à du Samuel Beckett, de qui Terry Gilliam n'a ici rien à envier.
Blaise Pascal, Les pensées
Fragment 14
"Vanité. Qu'une chose aussi visible qu'est la vanité du monde soit si peu connue, que ce soit une chose étrange et surprenante de dire qye c'est une sottise de chercher les grandeurs, cela est admirable."