Platformer 3D lancé après un Kickstarter positif de 300 000$ avec un développement s’étalant sur 5 ans, A Hat in Time fait partie de la ribambelle de jeux de plates formes 3D apparus en 2017 (Mario Odyssey, Crash HD Trilogy, Yooka Laylee, Snake Pass …) et qui ont relancé ce genre, moins populaire actuellement que dans les 2000's et fin des années 90.
Développé par Gears for Breakfast et sorti sur PC, PS4 et One en démat only (pour le moment ?), est ce que A Hat in Time arrive à se démarquer du lot, ou s’agit-il d’un pétard mouillé tentant de surfer sur le succès des must have du genre comme Mario 64 ou Banjo Kazooie ? Direction l’espace et voyons cela ensemble !
Il était une fois, une jeune fille nommée Hat Kid qui dormait paisiblement dans son vaisseau spatial (rien que ça !), en destination pour la Terre. Mais elle est réveillée subitement pour faire face à une intrusion. Un membre de la Mafia tente de lui dérober son vaisseau pour lui faire payer le passage via Mafia Ville.
Cela tourne mal et le mafieux, Hat Kid ainsi que les sabliers temporels (servant de carburant pour le vaisseau) sont aspirés à travers l’espace. Et les sabliers s’écrasent dans divers endroits de la zone, y compris Mafia Ville.
Bref, comme tout jeu de plates formes qui se respecte, le scénario est complètement absurde et ne sera prétexte qu’à visiter différents mondes pour ramasser le collectible principal. A savoir ici les sabliers temporels !
Pour le gameplay, les fans du genre ne seront pas vraiment dépaysés, surtout si vous avez dosé du Mario 64, Sunshine ou encore un Banjo-Kazooie. En incarnant Hat Kid, vous retrouvez la panel de mouvements habituel entre le saut, glissade, attaques.
Mais chose intéressante, Hat Kid a une excellente maniabilité et vous retrouvez des patterns issus de Mario 64 comme le wall jump, ou alors glissade terminé par un saut afin de vous propulser plus loin.
Pour les mécaniques, il vous faudra donc en commençant à partir du vaisseau (servant de hub central), accéder aux 4 mondes du jeu, en commençant par Mafia Ville. Dans le but d’explorer des décors assez grand et ouvert afin de récolter en 1er lieu, le sablier temporel de l’acte sélectionné.
Tout comme Mario 64 et Sunshine, si le monde sera en partie le même, son level design et la topographie changeront quelque peu selon l’acte sélectionné pour vous proposer de nouvelles situations afin de ramasser le sablier temporel de tel acte : combat de boss, phase d’infiltration, recherche d’objets etc.
De plus, vous êtes totalement libre d’explorer le niveau sélectionné afin de ramasser d’autres collectibles qui vous seront très utiles dans votre progression. A commencer par les pelotes : Elles permettront de fabriquer des chapeaux à équiper pour Hat Kid, et vous donneront diverses capacités à exploiter comme le sprint, l’attaque rodéo ou encore dévoiler des plates formes invisibles en temps normal.
Des badges à acheter à un mystérieux marchand (grâce à des sortes de sphères, la monnaie du jeu) vous aideront dans le même but, comme le grappin. Tout cela servira forcément à débloquer d’autres zones inaccessibles auparavant pour Hat Kid et ainsi accéder à d’autres sabliers temporels ou encore des reliques ou jetons, tout aussi requis pour débloquer les sabliers temporels.
A noter qu’à force de progresser dans le même monde, vous pourrez découvrir des Failles Temporelles. Une fois l’indice visionné et la faille trouvée dans le niveau, vous aurez un équivalent des niveaux où vous deviez faire de la pure plates formes sans le J.E.T dans Mario Sunshine.
Des niveaux vraiment bien fichus et permettant de varier les plaisirs dans Hat in Time. Il existe un autre type de faille temporelle mais je vous laisse la surprise :p
Pour terminer, vous aurez parfois des combats de boss. Et ils sont vraiment sympas, avec de bons patterns pour éviter leurs attaques, variés au fil des phases et il faudra les frapper plusieurs fois avant d’en venir à bout.
Ils ne sont pas hardcore non plus mais très plaisant à combattre. Mention spéciale pour moi au boss de Mafia Ville et celui de l’Abime Sylvestre.
Bref, le gameplay général du jeu de Gears for Breakfast reprend la formule classique des platformers 3D d’antan.
Mais force est de constater que Hat in Time s’en tire vraiment très bien car la maniabilité est aux petits oignons, Hat Kid répond parfaitement avec un panel de mouvements complet offrant une vaste liberté d’action, le level design sait se relancer constamment au fil de la collecte des sabliers temporels afin de varier les plaisirs en terme d’acte et objectifs.
Tout en ajoutant à cela, une exploration qui vaut le détour et sera pertinente pour le 100% du jeu via les reliques, chapeaux, badges et j’en passe.
Pour la réalisation graphique, A Hat in Time utilise de façon surprise, l’Unreal Engine 3, alors que nous sommes à la 4ème version du moteur d’Epic Games depuis quelques années.
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Cela n’a pas empêché Gears for Breakfast de très bien l’exploiter pour afficher un jeu coloré et détaillé, sans être hallucinant sur la question purement technique. Mais les décors, personnages sont très bien animés et détaillés.
Les mondes que vous explorerez sont variés, avec une patte graphique et une identité propre à chacun, surtout le Monde 2 avec cette parodie du cinéma entre divers studios de films avec des pingouins et hiboux qui se font la concurrence.
Donc, les graphismes ne brillent pas d’un point purement technique, surtout que l’optimisation du jeu sur PC est parfois inégale. Même si vous avez une bonne carte graphique, il arrivera d’avoir des petits soucis de framerate. Rien de grave après, le jeu reste fluide à 60 fps en globalité (c'était mon cas sur ma GTX 1050 Ti) et les options graphiques sont très nombreuses pour adapter le rendu à sa configuration.
D'ailleurs si vous y jouez sur PC, je vous conseille de désactiver immédiatement au démarrage du jeu, la profondeur de champ qui est sacrément immonde et rend le jeu flou absolument partout sur les arrières plans !
Cependant, la direction artistique est de qualité, les personnages et décors sont haut en couleurs, on sent que le jeu s’est construit sa propre patte graphique et évite au maximum le générique. Cela se traduit notamment par des situations drôles ou absurdes, de même que l’humour général qui nous fera esquisser un sourire, voire rigoler.
Par contre, le bestiaire et ennemis à affronter ne seront pas des plus variés et ce sera souvent les mêmes que vous croiserez : mafieux (avec le même modèle 3D), araignées, oiseaux etc.
Côté bande sonore, il s’agit d’un point qui m’a vraiment plu également. Tout d’abord les musiques qui sont composées par Pascal Michael Stiefel, avec l’aide de Grant Kirkhope (le compositeur de Banjo Kazooie entre autres) sont vraiment excellentes et s’adaptent parfaitement aux divers actes de chacun des 4 mondes.
Certaines musiques devraient vous rester en tête, comme le combat de boss contre la Mafia, avec une zik bien heavy à la guitare où le compositeur se lâche parfois. Bref, la BO sait passer de musiques calmes, à des sons rapides ou encore du mystère selon le monde.
Pour les bruitages, rien de spécial à ajouter. Et une fois n’est pas coutume, vous trouverez un doublage anglais de bonne facture avec quelques accents humoristiques selon les personnages à qui vous parlerez.
La durée de vie n’est pas ce qu’on a vu de plus long pour un platformer 3D : comptez environ une dizaine d’heures pour terminer le jeu avec les sabliers temporels nécessaires pour accéder au dernier acte et final boss.
Mais vous pouvez monter à une bonne quinzaine d’heures si vous souhaitez terminer le jeu à 100%, en ramassant les 40 sabliers temporels et en collectant le maximum de pelotes ou reliques.
Heureusement, le jeu ne subit aucune baisse de régime et si vous aimez le platformer 3D, vous aurez une expérience certes plutôt courte mais sacrément plaisante pour parcourir les niveaux et qui se renouvelle constamment.
Cela dit, un DLC nommé Seal the Deal est sorti depuis quelques semaines sur PC. Il rallonge la durée de vie avec un nouveau chapitre et quelques défis apparemment difficiles via le Death Wish. N’ayant pas encore fait ce DLC, je ne me prononcerai pas sur sa qualité. De plus, un mode coop est également sorti sur PC.
Enfin, la durée de vie malgré tout peut atteindre de nombreuses heures sur PC. Car via Steam, vous avez accès au Workshop permettant de télécharger des niveaux, objets et autres joyeusetés développés par des fans pour Hat in Time.
Et autant dire qu’il y'a de quoi faire car des malins ont par exemple sorti des packs de niveaux adaptés des Mario 3D ou développés leurs propres chapitres inédits afin de ramasser encore et toujours des sabliers temporels ! Bref, une durée de vie quasi infinie au final via le Workshop sur PC. Malheureusement, je ne pense pas que cela sera présent sur les versions consoles.
Bilan des courses, A Hat in Time est pour moi, une excellente surprise du platformer 3D sur laquelle j’ai pris énormément de plaisir à le parcourir du début à la fin et à le faire à 100%.
Avec son gameplay aux petits oignons, une réalisation propre et personnelle, des mondes hauts en couleur et surtout varié à chaque acte, le jeu de Gears for Breakfast est pour moi, le meilleur platformer 3D de 2017.
En fait, je me suis largement plus amusé dessus que Yooka Laylee et Super Mario Odyssey réunis, qui ont été des grosses déceptions me concernant sur leur collectathon, réalisation et niveaux peu inspirés ou remplis de collectibles mal foutus pour booster artificiellement la durée de vie, sans donner la fierté d’avoir parcouru un niveau pour ramasser le collectible dédié.
Dommage qu'il soit passé plutôt inaperçu car sorti qu'en démat. Mais si vous aimez la plates formes 3D, laissez lui une chance car A Hat in Time a parfaitement compris comment faire un platformer 3D classique, mais extrêmement efficace.
Vous pourriez être agréablement surpris vu le savoir faire que Gears for Breakfast a mis dans son jeu ;)