Au départ, je voulais faire une critique de Valhalla, mais plutôt que de faire un pavé sur Valhalla en parlant d'autres jeux dans les 3/4 du texte, je vais plutôt faire une petite critique à part d'Odyssey. Ça fait longtemps que je n'y ai pas joué, on me pardonnera donc de ne plus avoir d'exemples précis en tête pour illustrer certains de mes propos.
Je n'avais pas été parmi ceux ayant crié au scandale au moment du reboot de la série avec Origins. Origins, il m'avait bien plu, avec sa très belle Égypte antique, son gameplay soigné et sa liberté d'exploration. Le scénar se perdait un peu dans les méandres du n'importe nawak, mais bon, ça faisait un moment qu'on était habitués. Et puis, osons le dire, la saga AC en avait besoin, de ce reboot : ses épisodes beugués qui sortaient à cadence industrielle en exploitant toujours la même recette, ça commençait à lasser. Avec Unity et Syndicate, l'essoufflement se faisait déjà bien sentir. La série avait besoin de se renouveler, et elle l'a brillamment fait sans trahir les bases de ce qui l'a rendue célèbre. Alors oui, dans Origins, on n'incarne pas vraiment un assassin, et le titre a pris une tournure très (trop ?) RPG, mais bon, à partir du moment où le scénar commence à parler d'être semi-divins ayant fondé l'humanité, qu'on puisse manipuler des armes divines devient beaucoup moins incohérent, donc ça ne m'avait pas spécialement choqué.
Autant j'ai kiffé Origins, autant Odyssey m'a laissé de marbre. Attention : il est très sympa à jouer, et c'est pour ça que j'y ai passé autant d'heures. La gestion très équilibrée des combats conjuguée aux aptitudes spéciales est vraiment jouissive, pour ceux qui arrivent à faire l'impasse sur le fait de jouer un perso plus proche d'un superhéros Marvel que de l'Altaïr des premières heures... L'aspect RPG hérité d'Origins est également plutôt bien foutu, et même ceux qui ne sont pas très RPG de base se surprendront à passer pas mal de temps dans les équipements pour avoir le meilleur build possible en fonction de la situation ou tout simplement de son style de jeu.
Le gameplay est néanmoins le seul gros point fort du jeu. Sur le papier, ça envoyait pourtant du pâté : la Grèce antique durant l'âge d'or quoi, la possibilité de rencontrer Socrate, Hérodote, Périclès... En réalité, j'ai été déçu tant Ubisoft a fait un jeu mou, consensuel et dénué de saveur, sans aucune once de personnalité ou d'âme. Toutes les villes se ressemblent, les personnages débitent tous les mêmes âneries sur le même ton, tous ont un charisme d'épluche-légumes, à commencer par le (ou la) protagoniste ; Alcibiade (qui semble sorti tout droit de La Cage aux folles) est le plus charmant, donc ça laisse imaginer les autres... La carte est immense, il y a énormément à faire, mais c'est pas folichon. À force d'alterner entre quêtes secondaires débiles et collectibles pas intéressants pour deux ronds, au final, on se retrouve à castagner tout le monde parce que sinon, bah, on s'emmerde, faut pas se mentir. Ah, j'oublie la BO (franchement oubliable, d'ailleurs), et le scénario, qui atteint vraiment le comble de la connerie dans cette épisode : Aspasie en dirigeante du culte de Kosmos, non mais sérieux, qui y croit ? Pourquoi pas une demi-mondaine de la Belle-Époque en cheffe suprême des Illuminatis ?
Enfin, pour moi, c'est vraiment ce côté aseptisé qui est rédhibitoire, l'impression très perturbante d'avoir un film Disney qui aurait été transformé en jeu vidéo. Malgré un cadre ultraprometteur et un contenu énorme, Odyssey se révèle étonnamment donc triste et vide. C'est dommage, vraiment dommage, quand on considère tout son potentiel.