J'ai vu passer Atomic Heart de loin. Il ne me séduisait pas particulièrement seulement c'était la promesse d'un titre développé par un nouveau studio (Mundfish, 2017) et de retrouver Mick Gordon à la musique qui m'avait enchanté les esgourdes sur les reboot de Doom.
Après une introduction présentant une ambiance atypique, deux références m'ont très vite sauté aux yeux : La dystopie présentée rappelle méchamment l'univers de Fallout, cette fois-ci de l'autre côté du rideau de fer et les mécaniques de gameplay à base d'armes "classiques" combinées à des pouvoirs surnaturels me rappelaient Bioshock.
Pourtant, Atomic Heart se démarque de ces célèbres licences. Premièrement pour son contexte original : Un mélange de folklore Russe et de dystopie rétro-futuriste où l'URSS mène la danse au niveau mondial. Deuxièmement pour ses antagonistes : Ici pas d’Humains. Seulement des robots. Par conséquent on prend un curieux plaisir à détruire ces machines hors de contrôle sans culpabiliser ou se poser de question éthiques. Enfin, n'oublions pas que le titre propose aussi une dose d'humour assez mature, entre des jurons à foison et des références sexuelles à peine voilées, le joueur devrait lâcher quelques rires, à défaut de petits sourires. On trouvera d’ailleurs dans les différents terminaux des échanges assez marrants, notamment un sur la musique du futur et Billie Eilish.
Niveau jouabilité, c’est là aussi très appréciable. « P-3 », notre héros, prend vite en puissance grâce à un arbre de compétence qui lui permettra d’exploiter pleinement ses pouvoirs et d’essayer à sa guise toutes les combinaisons qui lui viennent à l’esprit puisque la réattribution des points se fait facilement et gratuitement. Cette force sera cependant mise à mal par des adversaires de formes multiples, souvent nombreux et avec un Intelligence artificielle efficace. Les combats tout comme l’exploration récompenseront le joueur par des matières premières qui permettrons, pour peu que nous possédions les plans, de créer de nouvelles armes destructrices ou d’améliorer notre arsenal.
Le jeu n'est cependant pas exempt de défauts. A commencer par ses bugs assez nombreux qui m'ont parfois obligé à recharger une partie parce que mon personnage était bloqué entre des éléments de décors ou car un robot était lui-même coincé dans un endroit inaccessible empêchant la fin d'un combat et donc l'ouverture d'une zone. D'autre part j’ai ressenti beaucoup de frustration à devoir réagir à des actions contextuelles (QTE) notamment lors de l’affrontement final qui ne peux s'enclencher sans réussir cette mécanique poussiéreuse. Enfin, j'ai parfois trouvé le titre bavard à tel point que j’ai plusieurs fois attendu que personnage ait fini de déblatérer sur la situation avec son compagnon-gant, Charles, pour progresser dans les niveaux.
Et pourtant, après avoir suivi le scénario et assisté à sa conclusion originale, j'ai envie de retourner dézinguer du robot-soviet. Signe qu’Atomic Heart est aussi savoureux qu'une bonne vieille vodka artisanale : D'apparence quelconque mais qui révèle des saveurs inattendues.