BioShock Infinite par Low Energy Idol
J'ai été assez déçu par cet opus. Il est clairement inférieur au premier épisode de la série.
Alors, déjà, niveau gameplay, pas d'amélioration... À vrai dire, c'est même PIRE. Le premier BioShock partait parfois en couille dans des gunfights bordéliques, par manque d'attention portée à ces situations. C'est toujours le cas ici, sauf que maintenant c'est PENSÉ comme ça. Le jeu est un long couloir rempli de fuckfests sans subtilité, et c'est quand même le comble pour un jeu qui est censé mettre un peu en perspective la responsabilité du joueur que d'envoyer des salves d'ennemis à dézinguer dans des niveaux-couloirs où ça explose dans tous les sens. En plus, l'IA est très unidimensionnelle, elle fonce et tire dès que vous vous approchez et c'est tout ; du coup, impossible de se la jouer autrement qu'en étant bourrin, y a pas le choix. J'ai aussi relativement peu utilisé les Vigors, à part Possession et Devil's Kiss.
Le jeu est clairement moins bien niveau ambiance et background aussi. Il y a eu un énorme effort et une grosse documentation pour Rapture, histoire que la ville puisse transmettre ce sentiment d'histoire alternative figée dans le temps. Y a très peu de ça dans BioShock Infinite comparé au premier, et c'est vraiment dommage parce que c'était clairement ce que j'étais le plus impatient de voir. Y a bien le très court passage de la Confrérie des Corbeaux, mais c'est rien comparé au travail sur l'architecture art déco et l'ambiance musicale d'époque tout le long de Rapture. Du coup, non, même la direction artistique ne pas m'a pas convaincu plus que ça...
Et puis, les persos et les idées sont beaucoup moins travaillés et nuancés que dans le premier BioShock. Andrew Ryan c'était tout un putain de personnage, qui allait en profondeur dans la psyché américaine... On pouvait le détester personnellement, mais il y avait une réflexion réelle. Ici, c'est beaucoup moins le cas... Comment voulez-vous qu'on s'intéresse en profondeur à la question si on nous balance juste une bande d'esclavagistes racistes sans mise en perspective ? On sait pas grand chose voire RIEN des motivations idéologiques de Comstock, et en règle générale c'est simplement pas super subtil, bien moins que les têtes pensantes de Rapture en tout cas. Et les Vox Populi, c'est encore pire ; leur existence est presque exclusivement scénaristique. J'espère que c'était assumé d'ailleurs, parce que si pour eux c'est censé être symbolique des problématiques historiquement et/ou idéologiquement liés à la Gauche révolutionnaire, bah putain... Du coup, le jeu est beaucoup moins immersif et crédible, à l'exception peut-être du tout début.
Par contre Elizabeth, oausi. Elle est jolie, elle est naturelle et très bien animée. Et la fin est effectivement intéressante, même si elle tourne autour de ce qui est selon moi un des dispositifs narratifs les plus foireux qu'on puisse choisir d'utiliser. Pas de quoi estomper la déception, donc.
Bref : BioShock Infinite se laisse jouer, mais il est loin d'être à la hauteur de ses prétentions ludiques, scénaristiques et philosophiques.