C’est l’histoire d’un type qui arrive en ville. Pourquoi ? Comment ? Vous n’en savez rien ou presque. Et le jeu ne vous aidera guère plus. Mais quelques minutes plus tôt, vous avez reçu justement une transfusion sanguine qui vous a amené ici, dans cette onirique et glaçante cité gothique baptisée Yharnam dont l'architecture s’inspire largement de l'ère victorienne du XIXe siècle.
Yharnam dont les habitants sont atteints d’une maladie qui les transforme en bêtes. Vous y serez le chasseur, fusil dans une main, hachoir dans l'autre. Visuellement splendide, sans oublier l’ambiance sonore saisissante, les combats, eux, sont injustes, et c’est voulu car les ennemis sont puissants, le héros fragile.
Dans Bloodborne, on passe donc son temps à périr et à attendre une renaissance pour cause de temps de chargement incroyablement long.
Esquiver, frapper, esquiver, trancher, esquiver sans arrêt, sans interruption, sans cesse, jusqu’à l’écœurement. Derrière sa sombre beauté entre Lovecraft et Dante, derrière son bestiaire crépusculaire soigné, Bloodborne n’est qu’un jeu d’action masochiste à la difficulté artificielle : un jeu de frappe-frappe qui oublie l’essentiel : l’aventure. A fuir.