NAISSANCE
Apres un premier partenariat avec Sony qui avais financé un Demon Souls, certes perfectible, mais qui avais déjà en lui les gènes de ce qui allait être une petite révolution, From Software a fait son bonhomme de chemin seul. Sort alors le premier opus de Dark Souls, copie plus complète de l’ébauche Demon Souls, qui par un bouche à oreille grandissant apportera sur le long terme un succés certain à ce premier opus. La suite, c'est la consécration avec un Dark Souls 2 qui, bien que délaissé par sa tête pensante Hidetaka Miyazaki et confié à ses équipes, attire toujours plus de monde dans son univers médiéval impitoyable. Car oui, le monsieur travaille sur un projet secret commandé par Sony, qui voyant le succès monter, se mord les doigts d'avoir abandonné la poule aux œufs d'or... Ce projet dont le nom de code en interne est "Project Beast" est justement ce qui nous intéresse : Bloodborne est né.
LA CHASSE EST OUVERTE
L'ADN des jeux From Software et notamment d'Hidetaka Miyazaki reste une forme de difficulté exacerbé mais pas insurmontable. La prudence est le maître mot et la mort attend l'aventurier qui fait preuve de précipitation. Oui mais non en fait. Car cela est surtout valable dans un Dark Souls. Et contrairement aux raccourcis que l'on peut lire ci et la, Bloodborne n'est pas un Souls.
On y retrouve les mêmes menus, et un esprit similaire mais c'est tout. Nous y reviendrons. Explications.
Bloodborne dépeint un univers gothique, dans une ville a l'architecture Londonienne : Yahrnam, plongé dans une nuit sans fin et envahit de créature clairement inspirée des ouvrages de H.P Lovecraft dont l'ombre plane au dessus de cet univers.
Le joueur incarne un chasseur, missionné comme tant d'autre afin de débarrasser la ville du mal qui la ronge, obligeant ses habitants à se barricader chez eux lorsque la lune est pleine...
Un pitch pas bien folichon mais qui en réalité, est d'une complexité et d'un soucis du détail ahurissant. Mais attention, si vous voulez des réponses, aucune scène, aucun dialogue ne vous les apportera. Le seul moyen de comprendre cette histoire est de lire la description des objets collectés dans le jeux.
Les jeux From Software possèdent généralement une narration éclatée et nébuleuse, laissant l'interprétation de chacun total en ne donnant que quelques éléments de réponses. Hidetata Miyazaki justifiera cette façon de faire à son enfance durant laquelle il lisait assidûment les "livres dont vous êtes le héros" et qui resteront une source d'inspiration totale pour lui.
Le jeu abordera des sujets tel que : Des êtres divins influençant le monde des hommes, la fécondation, la mort, la religion...
Mécaniquement, le jeu se distingue une fois de plus d'un Souls. La ou ce dernier aborde une philosophie défensive et prudente, Bloodborne embrasse celle de l’offensive et la bestialité.
En effet le jeu récompensera cette façon de faire en restituant une part de la vie perdue, à la condition que vous attaquiez rapidement après avoir subit une blessure. Cette mécanique demande de la pratique et au fil des heures devient totalement jouissive. Cependant ne croyez pas que le jeu en devient bêtement bourrin et sans subtilité. L'imprudence sera toujours sévèrement punie, tout est dans une notion de timing donnant à certains combats des airs de ballets macabres.
Toujours dans cette notion de timing, point de bouclier ici ce qui accentue d'autant plus cette philosophie offensive. Le jeu repose sur une notion de contre qui, s'il est placé juste avant de subir un coup, rend l'adversaire vulnérable quelques secondes. Cette mécanique oblige ainsi le joueur à se mettre en position de danger permanente afin de créer des opportunités et briser la défense des adversaires. C'est clairement le temps et la patience qui donneront une réelle courbe d'apprentissage au joueur en le punissant, toujours de façon juste, afin qu'il apprenne de ses erreurs...
La première fois le jeu vous occupera une quarantaine d'heure et vous constaterez qu'avec l'experience vous pourrez les boucler en 20/25 heures lors d'une seconde partie et plus.
La bande son est constituée de bruitages sans musique, appuyant la pression de cet univers et sa froideur. Puis lorsque vient les Boss, le silence est brisé par des compositions faites de cuivres, de cordes et de chœurs gothiques rendant les monstrueuses et charismatiques créatures encore plus imposantes que leur somptueux design ne le suggérait déjà. Effet garantis.
Enfin une dernière note concernant l'aspect technique impeccable et fluide en toute circonstance, soutenu par une direction artistique folle et sombre à souhait. Tant les décors que les créatures ont bénéficié d'un soin qui confine au génie (L'artbook est une mine d'information et témoigne du caractère unique de cet univers).
UN CAUCHEMARS POUR UNIVERS, UN REVE DE JOUEUR.
Bloodborne est un jeu passionnant, envoûtant et qui suscite une curiosité viscérale pour ses thématiques, son imagerie. Le fond est soigné, la forme l'est aussi et il a ce petit truc en plus qui font les grands jeux. Dans 15 ans, on en parlera encore, et les souvenirs de Yahrnam continueront de nous hanter...