J'ai fini Bloodborne il y a deux jours, après une quarantaine d'heures et pas tant de souffrance que ça.
A la manière d'un Dark Souls (le 1, le seul auquel j'ai joué, il y a quelques années), le jeu pose d'entrée une difficulté très élevée. Comme pour dire au joueur sans courage qu'il faut qu'il abandonne maintenant. Pour le prévenir que non, cette aventure n'est pas faite pour les amateurs de pop-corn.
J'ai dû claquer une demi-douzaine de fois à Yharnam, la faute au level design : pas moyen de me retrouver dans ce labyrinthe, aucune lanterne, mauvaise gestion des contres, personnage trop faible... Puis j'ai débloqué le premier raccourci et, comme lorsque j'ai attaqué son ainé, j'ai assimilé "la logique". Les nombreuses morts, (ou "farm gratos" car oui, Bloodborne est un jeu de rôle!), m'ont permis de gagner en endurance, et donc en "puissance de feu" et les raccourcis se sont enchainés, jusqu'au premier vrai boss, Le Père G., qui m'a bien bourré mais qui, une fois passé, annonçait une quête toute en plaisir et en intensité. Car à ce moment-là, on sait jouer !
Bloodborne se traverse sans mal. Il est bien rythmé, varié, nerveux et exigeant.
Pour les points positifs, je vous renvoie aux nombreuses critiques dithyrambiques, ou à ma propre critique de Dark Souls. Ce sont les mêmes.
J'en viens donc directement aux points que j'ai trouvés moins satisfaisants.
Le level design : pas assez linéaire !
Même si je n'en ai aucune idée, je pense que Bloodborne se traverse en 2h. Et je pense qu'avec un certain build et une bonne zone de farm que je ne connais pas, il peut se finir en 10h, sans être un monstre.
La faute à un cheminement principal trop rapide. La plupart des zones que l'on fouille ne faisant pas avancer le scénario, j'en déduis qu'elles sont optionnelles. Et il y en a beaucoup ! De ce fait, on se retrouve souvent... pas perdu... mais en plein questionnement du genre "mais qu'est-ce que je fous là ? Cette zone n'est-elle pas trop dure pour moi ? N'y a-t-il pas autre chose à faire avant ?"
De mémoire, je n'avais pas rencontré cela dans Dark Souls... du moins, pas aussi souvent.
Ce sentiment de désorientation a été un frein à mon implication dans l'univers de Bloodborne, mais pas le seul...
Les armes
Oui, elles ont de multiples modes (une main, deux mains, rapide, chargé et les combos). Oui, elles sont adaptables grâce aux joyaux (feu, foudre, sang)... Oui! Mais elles sont si peu nombreuses !
Pire encore, on tombe très rapidement sur l'arme absolument parfaite, qu'on tentera de troquer quelques fois pour y revenir bien vite. Contrairement à Dark Souls, Bloodborne n'offre qu'un style de jeu, rapide, en esquive et en contre, qui bien que jouissif, ne permet pas la diversité. Ceci, contrairement à un Dark Souls qui se jouait d'abord derrière son bouclier, pour ensuite se jouer à la Bloodborne, sans la portée d'un fusil.
Bémol toutefois, j'imagine, pour un build en new game + axé sur les armes de sang et la récupération de PV. A tester si j'y reviens.
Le scénario...
S'agissant de la narration à la Dark Souls, je ne suis pas fan. En somme, soit vous êtes un gros geek et vous recommencez le jeu 3 ou 4 fois en cherchant tous les items et en tentant de coller les morceaux, soit vous êtes comme moi et vous allez sur Internet pour savoir ce que vous avez fait.
Certains trouvent ça génial, moi je trouve ça paraisseux. Surtout lorsque des jeux comme The Last of Us, Metroid Prime, les premiers Resident Evil... ont largement montré qu'on pouvait dérouler un scénario finement, à travers les décors et les items qu'on trouve et qu'on lit, plutôt qu'avec des cinématiques à rallonge.
Ici, on tue des boss sans savoir qui ils sont. On traverse des décors sans comprendre ce qui s'est passé. Quand on n'arrive pas, tout simplement, dans une zone qui n'a rien à voir avec le reste de l'univers (Frontière des cauchemars ?). On ramasse quantité d'objets et de badge avec une légère description dessus dénuée de sens.
Le scénario en lui-même est toutefois intéressant, même s'il manque de la grandeur de son ainé. Les PNJ sont quant à eux insipides, à part quelques boss et Eileen...
Les Hit box et les pattern buggés
Voilà le point qui m'a le plus fait rager. Bloodborne, c'est dur, et un raté peut être synonyme de mort.
Lorsqu'on fonce tête baissée, lorsqu'on n'a pas vu un piège, lorsqu'on tombe dans une embuscade faute à l'inobservation... On se fait sanctionner. Et c'est normal.
En revanche, lorsqu'on passe à travers un ennemi alors qu'on le touche à l'écran ou lorsqu'on se trouve bloqué sur un caillou haut de 10cm dans un combat de boss, c'est inadmissible.
Relevons également les pattern buggés des bourreaux noirs (c'est comme ça que je les appelle) ou des snatchers, enchainant le même saut (qui vous one-shot) parfois 15x de suite sans interruption, nous obligeant à fuir à l'autre bout du niveau pour lâcher l'aggro.
Ces bugs nuisent à l'expérience offerte... qui repose justement sur le fait que seul le joueur est sanctionné, et que le jeu est juste.
Au final, Bloodborne fait plaisir sans offrir une expérience incroyable. Rien de ce que j'ai pu noter ne doit vous empêcher de parcourir ce jeu, si vous êtes fans d'aventure et de jeu de rôle sombre où seuls votre patience et votre skill vous permettront d'avancer.
Néanmoins, ces défauts l'empêchent d'accéder au rang de chef-d'oeuvre. La faute, peut-être, à Sony qui a un peu bousculé le calendrier pour vendre des machines.
En espérant un 2 ?
Rq : Je précise que j'ai dû installer un patch de 10Go... J'ose à peine imaginer l'état du jeu à sa sortie !