Braid
7.7
Braid

Jeu de Jonathan Blow, Hothead Games et Number None (2008PlayStation 3)

[Spoils]

Pour la 15ème fois au moins je le re-finis, et c'est toujours la même rengaine. Toujours cette sorte de mélancolie joyeuse en lisant les textes de l'épilogue. Toujours cette frustration excitante quand, comme les autres fois, je me retrouve bloqué dans le dernier monde, laissant de longs moments Tim au même endroit pour trouver LA solution. Toujours ce sentiment mêlé de défi et de lassitude, devant la cruelle quête des étoiles.

Braid, au premier run, a été pour moi plus qu'un jeu. Je me suis retrouvé complètement fasciné par cette histoire d'étoiles et de fin cachée, tout simplement parce que je pensais, comme beaucoup de joueurs, que Braid était un jeu joli avec une jolie histoire. Alors comme tous les autres avant et après moi, j'ai récupéré les étoiles, vu la fin alternative et lu les textes cachés.

Et là, boom.

Toutes les pièces du puzzle se mettent en place, chaque texte anodin prend tout son sens, et je comprends que rien n'a été laissé au hasard. C'est ça qui m'a fait tomber amoureux de ce jeu: prendre avec attention chaque élément du jeu et le mettre en relation avec le propos du créateur, de la même manière que mes cours de littérature de lycée me l'ont appris avec les livres. J'adore Braid pour cette cohérence, pour ce mariage parfait entre forme et fond, pour son élégance, son éloquence. Braid n'est pas le cliché du jeu-indie-poétikpour2sous auquel on l'associe parfois. Ce dont parle ce jeu est très concret et, pour peu qu'on ait fait l'effort de le finir, parfaitement lisible.

Je n'ai pas encore parlé du gameplay, mais là encore je ne suis qu'admiration. Les différentes manipulations du temps poussent systématiquement le joueur à étendre son champ de réflexion, sans parler de la quête des étoiles, pour laquelle il lui faut adopter un regard neuf sur le gameplay (notamment le niveau 4-7 "Fickle Companion", un enfer à déjouer la première fois).

Enfin bref, Braid est pour moi l'exemple parfait pour revendiquer la nature artistique du jeu vidéo: il en appelle aux émotions et à la subjectivité du joueur, il est porteur d'un message, et il lie le fond à la forme.
Il n'y a pour moi aucune différence d'appréciation entre Braid et une nouvelle bien écrite.
Ahh..

(J'avoue avoir écrit cette critique uniquement pour pouvoir mettre ce titre)
Tekk
10
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Créée

le 11 janv. 2013

Critique lue 611 fois

7 j'aime

Tekk

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7

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