Difficile de parler de Braid tant ce jeu est d'une densité rare et d'une subtilité absolue. Tout ici n'est que sous-entendus, symbolique, ésotérisme. Je ne vais pas m'attarder ici à analyser tout ces symbole, mais vous renvois pour ça à ce très beau test qui l'a si bien fait avant moi: http://www.gameweb.fr/public/article.php?ID=89
Pour ceux qui n'auraient pas suivis (attention, ça va spoiler), Braid commence par nous présenter une histoire ultra-classique de héros, Tim, qui court après sa "princesse" (histoire qui voit naître une série de références à Mario) avant de se rendre compte que celle-ci le fuis. Première révélation, premier coup de génie: Tim n'est pas Mario mais Bowser. Il est intéressant de constater que, dans cette scène clé, les mécanismes de jeux sont pris à parti et force le joueur à révéler lui-même le subterfuge. Une deuxième lecture révèle alors qu'il s'agit d'un récit ésotérique symbolisant la création de la bombe atomique par ce même Tim et les doutes qui en résulte.
Les doutes oui, car Braid n'est pas l'histoire de la création de la bombe, d'ailleurs Braid n'a pas d'histoire. C'est un point fixe, hors du temps, une réflexion, une image mentale. Tout le jeu est en fait la pensée mélancolique de Tim contemplant son "œuvre" et en arrivant à cette pensée simple et vieille comme le monde: "et si on pouvait arrêter le temps?"
Apparait alors le fait suivant: Braid, son gameplay, sa diégèse, sa musique, tout ce qui le constitue en tant que "jeu vidéo" n'est qu'autant de moyens détournés pour nous faire vivre avec Tim et à son rythme cette réflexion.
Pour ce que ça vaut, j'ai rarement vu une œuvre, tous média confondus, arriver à un tel niveau de compréhension et de maitrise de son médium.
De l'Art pur.