Vain diou ! Cela fait près de deux ans qu'on nous le tease ce Bravely Default. Deux ans qu'honteusement je ne cache pas mon impatience, et que je fais ma groupie devant ses artworks tous plus mignons les uns que les autres n'espérant qu'une chose, avoir affaire à un J-RPG au tour par tour à la hauteur du fleuron de la période pré-PS2.
Déjà, tout le petit manège de communication autour du jeu flairait bon le plaisir régressif. Univers médiéval-fantastique naïf (oui, oui, c'est de la pop' jap ma bonne dame, il ne s'agit pas de Game of Thrones), personnages aux bouilles et aux cuisses bien rondes, variété monstrueuse de professions systématiquement illustrées par des costumes hauts en couleurs... c'était sûr, j'allais adhérer.
Ca n'a pas loupé, le jeu sonne juste (et même plus) dans tout ce que j'attendais de lui. Un système de combat agencé et équilibré avec un tel talent, à une époque ou le genre a disparu, ça relève nécessairement du travail de passionné. Résultat, là, alors que je viens d'achever la fin véritable au bout de 80 heures, je n'ai qu'une envie. C'est d'aller faire un bisou à chaque développeur ayant participé de près ou de loin à ce petit bijou.
Voyez-vous, Bravely Default n'invente pas la poudre, aussi bien dans son scénar que dans son système de jeu. Toutefois, il tire pleinement parti de son support. Que ce soit dans sa connectivité, sa difficulté, son découpage et son accessibilité, le joueur dispose de tous les moyens nécessaires pour faire du jeu un challenge relevé, une jolie promenade, une aventure épique et plus encore. Jusque dans ses conclusions, le soft s'adaptera à son utilisateur pour un plaisir de tous les instants.
A moins d'être allergique à la DA et au tour par tour, je ne vois pas ce qui pourrait empêcher qui que ce soit de prendre du plaisir à parcourir Luxendarc de bout en bout aux côtés de Tiz, Agnès, Ringabel (ce nom !) et Edéa. En se concentrant sur des archétypes clairs de personnages sans s'encombrer de psychologie, le jeu va à l'essentiel, tout le temps, offrant de ce fait un rythme des plus plaisants. Très structuré, très prévisible, mais agréable et dynamique. Chaque situation a une saveur de retrouvaille avec des sensations oubliées depuis trop longtemps, et ça fait un bien fou.
Le pari de Bravely Default est de retransmettre le goût de l'aventure sur le canon du J-RPG traditionnel, avec une finition moderne. Et il le fait à merveille. Si cette perspective vous titille un minimum, bah foncez. Foncez.
Foncez !