Haaaaa, « Dead space », ou la renaissance du survival-horror. Que de souvenirs associés à cette œuvre mythique. Une révolution de gameplay d’abord. Dites adieu la lourdeur « capcomesque », on peut enfin strafer, tirer en bougeant, en bref l’avatar répond enfin au doigt et à l’oeil. Rien que cela change tout. Même si on conserve les préceptes inhérents au genre, économie de munitions, vulnérabilité et attention de tous les instants, plus la moindre frustration liée au manque de mobilité. Ajoutez à cela un scénario bien ficelé et immersif au possible, qui invite à arpenter un vaisseau-fantôme infesté d’atrocités mutantes et l'on tient là une ambiance ultra-oppressante. Celle-ci est portée haut la main par une bande sonore dirigée de main de maître. Alternant silence complet et intrusions brutales, incluant les battements de cœur du personnage, tout est là pour créer le malaise. C’est bien simple, vous aurez parfois du mal à garder le pad en mains, tant elles seront moites.
« Visceral Games » a su en outre tirer le maximum du "Godfather Engine" et la patte graphique s’en trouve sublimée. Quel travail d’orfèvre! C’est magnifique et horrifique à la fois. Plus on s’enfonce dans cet enfer spatial, plus le glauque vous prend aux tripes, et on se force à avancer pour arriver au bout du cauchemar.
Franchement, je n’ai plus jamais retrouvé une telle tension depuis. Même si le dernier segment pèche par surenchère de combats, je ne peux m’empêcher de lui mettre la côte d’excellence. Ce titre respire la maîtrise et la maturité, surpassant par là de très loin ses grands frères japonais. Parce que, quoi qu’on en dise, les chefs de file « Silent hill », « Resident evil » ne disposent pas des mêmes atouts, leurs scenarii invraisemblables et gameplay poussiéreux, les empêchent simplement d’approcher de la quintessence d’un « Dead Space », LA pierre philosophale du survival.