Sans maîtrise, la puissance n'est rien
De la première à la dernière seconde, Dishonored est absolument fascinant. Comment décrire autrement ce jeu d'action-infiltration impressionnant de maîtrise, qui immerge le joueur dans un univers original et lui offre la possibilité de progresser en épargnant tous les ennemis s'il le souhaite?
On est tenté de décortiquer le jeu d'Arkane Studios comme on démonterait, ressort par ressort, le mécanisme épatant de minutie d'une montre suisse.
Dishonored a deux héros, aussi différents qu'indissociables.
Corvo Attano, l'avatar du joueur, est l'icône de la vengeance, celui par lequel le renouveau devient possible. La cité-État de Dunwall, immuable et secrète, est un personnage à part entière. Ravagée par la peste, la ville porte les stigmates d'un présent troublé. Mais ses toits, ses sous-sols et ses façades éventrées deviennent rapidement les meilleurs alliés d'un Corvo en quête de furtivité.
Dans cet univers alternatif, où la technologie et la magie noire s'invitent dans une ville d'inspiration prévictorienne, le joueur doit utiliser judicieusement les nombreux pouvoirs et armes dont il dispose, pour mener à bien les missions qui lui sont confiées par les loyalistes. Pavera-t-il sa route de sang, en se frayant un chemin par la force? Choisira-t-il la voie du funambule, sautant de toit en toit, loin au-dessus des agents de la garde urbaine? Ou celle du maître des ombres, se cachant dans les recoins pour assommer - ou égorger - discrètement, une à une, les sentinelles imprudentes?
Puisque la ligne droite est le chemin le plus court, mais pas le plus intéressant, entre deux points, Dishonored invite le joueur à faire des détours et tirer au maximum parti de son environnement. En adoptant une approche furtive pour déjouer les patrouilles ennemies et mettre au jour les secrets de Dunwall, il est possible de découvrir des façons alternatives (et non létales) de remplir ses objectifs.
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Irréprochable de bout en bout, Dishonored est à l'image de son protagoniste: affûté, puissant, élégant.