A l'odeur, je dirais de la sueur, de la bière et des onions au vinaigre...
Développeur : Larian Studios
Editeur : Focus
Type : RPG
Sortie : 2010
Ce jeu, c'est l'histoire d'un nombre de monstre différents assez ridicule et d'intérieurs de caverne dont on a l'impression que tout a été enduit d'huile dans des couleurs qui se baladent entre le rouge et le doré à en faire gerber des cailloux. Ajoutez un saut surréaliste et des forteresses à démolir assez longues et répétitives (heureusement optionnelles), et voilà, vous avez les trucs énervants dans Divinity 2; plus la frustration de baser son sex appeal sur une transformation en dragon à la maniabilité et aux sensations pas terribles, transformation dont l'add-on nous prive jusqu'à son final.
La contrepartie, c'est une aventure longue, aux combats assez bien foutus où une différence de quelques niveaux est très vite fatale. Pas mal de quêtes se résument à du monster bashing ou du fetch-quest. Cela dit, l'écriture faite autour, ainsi que les résolutions multiples assez fréquentes, sont particulièrement soignées, et vous proposent régulièrement des choses assez curieuses. Avec un côté action très prononcé, ces choix n'influent pas du tout sur le déroulement de l'histoire, et les récompenses de quête étant souvent d'un intérêt équivalent, vos choix se basent plus sur ce que vous avez envie de faire sur le moment que sur un plan pour débloquer tel truc ou machin. A ce sujet, l'urbain (et souvent loufoque) add-on Flames of Vengeance, se lâche complètement.
Les récompenses de quête comportent d'ailleurs systématiquement une partie fixe, ainsi qu'un deuxième morceau dont vous choisissez la teneur: xp, argent, équipement, etc. Au bout d'environ une dizaine d'heures, vous allez prendre le contrôle d'une tour, qui vous donnera accès à tout un tas de larbins pour améliorer votre équipement, votre marge de progression dans les compétences, votre créature (que vous améliorez en ramassant des bouts de cadavres), enchanter vos objets magiques, préparer des potions, aller chercher des items de craft, ce qui vous donne une idée du potentiel de personnalisation de votre personnage.
Les compétences sont complètement libres: ce ne sont pas des arbres, mais des tableaux où ont peut piocher ce qu'on veut pour peu que qu'on ait le niveau requis. bien équilibrées, leur niveau maximum augmente au fil de l'aventure si on y met le prix. Il y a un peu de tout, de la magie d'invocation aux comps de corps à corps, en passant par des améliorations passives, comme le coût en xp de la télépathie. Car oui; vous lisez dans les pensées, ce qui peut se révéler complètement inutile, rigolo, pratique, voire extrêmement intéressant; outre des solutions alternatives de quête, cela vous permet de prendre quelques raccourcis, ou carrément de gagner des points de compétence ou de caractéristique. Ajoutez à ça la possibilité d'invoquer une bestiole que vous customisez selon vos vœux, le saut de puce et la transformation en dragon, et on obtient de quoi varier du RPG classique.
Toutefois, les phases en dragon sont assez répétitives et même si elles sont assez fun, leur brièveté et le manque d'imagination des différents combats aériens n'en donne pas un souvenir mémorable. Cela dit, c'est toujours jouissif de sauter d'une falaise pour se transformer. Les combats sous forme draconique les plus intéressants se situent autour de forteresses optionnelles, mais les ennemis au sol n'apparaissant que lorsqu'on se trouve sous forme humaine. Même si la raison est compréhensible, ça n'en est pas moins agaçant. Ces forteresses, malgré leur répétitivité, permettent au système de combat de lâcher tout son potentiel jouissif et bordellique, et la possible réinitialisation des compétences permet de tester plusieurs personnages au sein d'une même partie.
Le tout n'est pas non plus dénué d'humour, et ce face à un genre qui fait plutôt dans le sérieux, Divinity 2 dispatche dans ses dialogues toutes les conneries que vous avez jamais rêvé de balancer dans un RPG. Rien que pour certaines répliques,il vaut le coup.