Courir dans un couloir et affronter l'enfer

A l'époque où l'échange de disquettes de jeux était monnaie courante, et où une copie vérolée d'un certain « Les Aventures de Moktar » avait contaminé une grande partie des ordinateurs du voisinage, une scène digne des pires cauchemars de Nadine Morano était en train de se produire : un gamin de 5-6 ans jouait à un jeu « commandé par l'armée » (sic).

Doom faisait en effet partie des jeux installés sur « l'IBM PC Compatible » récupéré par papa auprès d'un collègue de travail, destiné à supplanter l'Oric et l'Apple 2 déjà présents. Je me souviens d'avoir fini les deux premiers épisodes en « Hey, not too rough » et d'avoir bien flippé sur les monstres invisibles, les pièges écrasants, les zones sombres et l'intégralité du troisième épisode. Les graphismes ont beau être aujourd'hui dépassés, le jeu n'en était pas moins immersif et terrifiant. Malgré cela, Doom a occupé mes très nombreuses pauses midi en tant qu'externe à l'école primaire. Danger inconsidéré ou exutoire salutaire ? A vous de juger, mais je pencherais plutôt pour la seconde hypothèse.

Toujours est-il que Doom était un jeu passionnant à l'époque. En sus de stimuler les réflexes, la peur (la claustrophobie surtout) et, de façon plus anecdotique, la mémoire et la logique, ce jeu possédait une ambiance futuriste très réussie. Bien entendu, j'étais très jeune à l'époque et je ne possédais pas d'accès Internet, autant dire que je suis passé à côté du phénomène « social » que ce jeu vidéo a provoqué. J'ai tout de même pu assister à l'avènement du shareware et du modding, et faire quelques parties « en réseau » avec un bon vieux câble parallèle (je n'en suis pas sûr ; je crois que c'était plutôt sur Doom 2, mais qu'importe).

A l'époque, la conception des niveaux était assez étrange et décousue, où quelques « textures » répétitives représentaient des structures qu'on avait du mal à identifier. Cependant, les niveaux avaient au moins le mérite de ne pas être trop linéaires, pour la plupart composés de salles de bonne taille connectées en de multiples endroits par des couloirs ténus et sinueux. Le second opus offrira néanmoins des niveaux bien plus intéressants, ouverts et bondés.
De nos jours, Doom reste un très bon défouloir... pas aussi difficile que Doom 2 ou Final Doom, mais il faut bien commencer par quelque chose.
Makks
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Libre, Jeux - Détournements, Remakes Open Source, Les meilleurs FPS et Mods, patches et plugins

Créée

le 17 juil. 2011

Critique lue 648 fois

3 j'aime

Makks

Écrit par

Critique lue 648 fois

3

D'autres avis sur Doom

Doom
Floax
8

In the Mood for Doom

Mea culpa. C’est ce que j’aimerais dire aux développeurs de Doom, parce que j’ai toujours mésestimé leur jeu. Bon, je pense qu’ils s’en fichent un peu de mon avis, puisque la presse et les joueurs...

le 13 août 2014

21 j'aime

58

Doom
Den-
10

Ce soir, je dîne en enfer !

Doom le magnifique, Doom le puissant ! Doom un nom qui fait encore trembler tous les fans de FPS, même en 2013. À l'heure où les FPS se font de plus en plus génériques et sans âmes, il serait bon de...

Par

le 25 août 2013

19 j'aime

3

Doom
GagReathle
8

Where's your fat reward and ticket home?

Doom. Un nom qui résonne à présent avec le poids de sa réputation. Derrière ce nom, on pense à l'ancêtre, on pense à la légende, on pense à ce jeu d'un autre temps qui a révolutionné un genre. C'est...

le 15 nov. 2012

17 j'aime

17

Du même critique

Spice and Wolf
Makks
10

Mangez des pommes

Je me souviens avoir découvert la série un peu par hasard, sans trop savoir à quoi m'attendre. En tout cas, je ne m'attendais certainement pas à tomber immédiatement sous le charme, en dévorant d'un...

le 18 sept. 2011

29 j'aime

6

Elfen Lied
Makks
9

Le chant des elfes

Elfen Lied n'est pas une série qui débute en douceur. Après un générique déroutant mais de toute beauté, un bras fraîchement arraché jonche déjà le sol, et les premières têtes ne tardent pas à voler,...

le 23 juin 2011

22 j'aime

Stardew Valley
Makks
8

Puits sans fond

La formule employée par Stardew Valley est redoutable. Les premières heures sont un peu laborieuses. On passe son temps à abattre des arbres, à dégager le terrain, à biner et à arroser case par case...

le 23 janv. 2017

19 j'aime

3