DRAGON QUEST AU JAPON


Avant toute chose il faut bien comprendre ce que représente Dragon Quest au pays du soleil levant. Avec notre regard d'Européen on peut avoir l'impression que Final Fantasy est une entité autrement plus forte et imposante que Dragon Quest mais il n'en est rien. Car si les FF nous sont parvenus bien plus tôt, les DQ eux, ont pris leur temps et sont longtemps restés cantonnés au public nippon. Il aura fallu attendre 2006 et l'arrivée de Dragon Quest VIII pour que nous puissions gouter à la formule.
Pour les japonais Dragon Quest est une œuvre culte et l'affection qu'ils lui porte pourrait être comparées à celle que les Français ont pour Asterix. Une œuvre culturelle majeure et que tout le monde connait de prés ou de loin. Le jeu s'accompagne souvent de publicités massives et de partenariat mettant à l'honneur les mascottes de la série dans des marques de produits courants. Homme, Femme et Enfant connaissent les Slimes, ces petites boules bleus mignonnes traduites sous le nom de "Gluant" dans la langue de Molière.
Dragon Quest est une hydre à 3 têtes. Yuji Horii, Akira Toriyama et Koichi Sugiyama respectivement en tant que producteur, lead designer et compositeur. Et comme l'indique le chiffre 11 caractérisant cet opus, la série n'est pas née d'hier puisque le premier Dragon Quest remonte déjà à 1986. (La où le 1er épisode de Final Fantasy date lui, de 1987 par exemple.)


DRAGON QUEST EN EUROPE


Et si les 2 séries ont longtemps étaient concurrentes, la fusion entre Squaresoft et Enix en 2003 aura permis de les mettre sous la même bannière : Square Enix. (Permettant donc à Dragon Quest de s'exporter). L'arrivée de la série en Europe en 2006 s'est faite en grande pompes via un épisode sur console de salon : La PS2.
Beau, Long, Riche, le succès est immédiat pour DQVIII et la série ne manquera plus de rendez vous sur le continent : Réédition d'ancien opus, nouveaux épisodes, spin of... Rien n'est oublié et chaque épisode canonique se trouve une place sur Nintendo DS et 3DS. Et quand Dragon Quest XI est annoncé sur PS4 ET 3DS c'est toute une communauté qui attend le retour de la série emblématique.
Malheureusement, c'est uniquement la version PS4 qui voyagera jusque chez nous cette fois, laissant la version 3DS entre les mains d'un public japonais présent depuis les débuts. Et comme le veut la tradition avec les versions "internationales", c'est avec quelques suppléments que nous retrouvons "La Quête Draconique 11". Au rayon des nouveautés nous avons donc l'ajout de doublages en Anglais, la possibilité pour le héros de courir plus rapidement et enfin quelques options en début de parties afin de corser le challenge si vous le souhaitez.


LE RESPECT DES TRADITIONS


Vous incarnez le sempiternel héros mutique, élu de la lumière, qui devra sauver le monde des forces du mal. Prenez ce Pitch de départ, multipliez le par 11 et vous connaissez toute la story de la série de ses débuts à nos jours. (Je vais essayer de ne pas mettre le mot "traditions" 11 fois même s'il sera bien question de cela tout le long de cet avis.) En pure objet culturel sacrée, Dragon Quest a pris un parti qui le différencie totalement des Final Fantasy : Le respect des codes à la lettre prés, la ou le second tente d'innover avec plus et surtout moins de réussite.
Le système de combat est le "tour par tour" dans sa version la plus élémentaire, sans fioritures ou sous-système polluant. Votre équipe de personnage jouera, comme son nom l'indique, chacun son tour en choisissant des actions à effectuer et il en va de même pour vos ennemis. On retrouve donc la galerie d'attaque, soins, magies et autres buffs temporaires. Vos personnages auront également de façon aléatoire un état d'hypertonique décuplant leurs statistiques et permettant des attaques combinées entre personnage ayant cet état en même temps. Sachez que le système est paramétrable permettant une automatisation des actions ou alors, au contraire, d'avoir la main sur chaque personnage. La souplesse du système est appréciable. Signalons également l'ajout d'un mode de combat permettant le contrôle ses personnages dans l'aire de combat mais ne servant qu'a donner l'illusion du dynamisme puisqu'il revient à également planifié les actions. J'ai pour ma part opté pour le mode "à l'ancienne".


KAMEHA MAIS AAAAAH C'EST BEAU


Bref, on est en terrain connu. Alors qu'est ce qui explique que Dragon Quest se distingue de ses concurrents ? Et bien en grande partie grâce à sa "patte". L'univers du jeu et son bestiaire sont d'un charme hypnotique. Croiser une nouvelle créature est un enchantement de chaque instant, entre leurs animations détaillées, leurs petits noms à base de jeux de mots et leur design inspiré. Si on peut reprocher à Toriyama une fainéantise totale envers le manga qui l'a rendu célèbre (Dragon Ball), du coté de Dragon Quest l'inspiration est bien la. (A moins, peut être apprendrons nous un jour qu'en réalité ce sont ses assistants qui faisaient tout le boulot...). Porté par un Cell Shading de haut vol, le jeu est un délice visuel, encore plus que ne l'est Ninokuni 2 par exemple. La même chose en ce qui concerne le monde du jeu. Elréa est coloré et même si vous n'échapperez pas à une segmentation à base de désert, région enneigée, et autre forets enchantées, la direction artistique fait bien le boulot. Une fois encore, tradition, simplicité et sincérité font bon ménage et ce monde médiéval fantastique vous absorbe.


ON CONNAIT LA MUSIQUE


En revanche on pourra se montrer moins enthousiaste face à la bande son du jeu. Maitre Sugiyama, tout de même âgé de 87 ans aujourd'hui, s'est laissé aller au recyclage et au minimum syndical. Le recyclage passe encore car au final ce sont les thèmes emblématique qui passeront le mieux ici. Mais au final, on se retrouve avec une OST peu variée, peu marquante, réussissant au mieux à respecter l'ambiance et au pire à agacer par sa répétitivité. Même pas un thème différent par village, pas de thème propres à des personnages spécifiques non plus. Pauvre. Voila le terme qui caractérise cette bande son et qui entache un tableau qui jusque la, faisait un sans faute. Pas de caviar pour les cages à miels cette fois.


TUE 6 LOUPS, RAMENE MOI CETTE PLANTE ET SAUVE LE MONDE S'IL TE PLAIT


Dragon Quest oblige, l'aventure est longue. Comptez entre 50 et 60 heures juste pour la quête principale selon votre façon de jouer. Et pourtant les heures défilent vite, cela grâce à un sens du rythme qui force le respect. Pas de ventre mou, l'aventure est menée tambour battant avec ce qu'il faut de retournement de situation, d'enjeux et d'épaisseur pour maintenir le joueur impliqué. Ajoutez à cela une 60éne de quêtes annexes qui ont le bon gout de se faire relativement rapidement et de ne pas trop forcer sur les aller retours pour peu que vous les preniez au fur et à mesure. Enfin, comme le veut la ........... (insérez le mot magique), le jeu propose âpres sa première fin une quête draconique menant à une seconde conclusion. Clairement orientée hauts levels, elle poussera les joueurs acharnés à continuer l'aventure afin de pousser ses personnages au maximum à base de donjon optionnel, quêtes d'équipements légendaires et cela afin de défaire le boss ultime. Même si scénaristiquement, ce segment est amené avec la délicatesse d'un pachyderme, il a le mérite d'ajouter une motivation à cumuler de nombreuses heures supplémentaires pour le boucler.


C'EST L'HISTOIRE D'UN MEC....


Un opus sur console de Salon, au look cell shading, beau long et riche, arrivant longtemps âpres la sortie japonaise... C'est comme si Dragon Quest VIII avait attrapé la Deloreane et avait fait un bon de 12 ans en avant. L'histoire se répète et quelque part, elle nous a manqué cette histoire... vous savez ? Celle d'un héros élu et des forces du mal et blablabla. On sait tous qui va gagner à la fin. On les connais ces histoires de "pouvoir de l'amitié". On nous les rabâches à longueurs de JRPG depuis 30 ans.
Mais le truc, c'est que celui qui la raconte le mieux cette histoire, c'est celui qui l'a inventé...

Joo-Hwan
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le 25 sept. 2018

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