Pour Amplitude Studio, la fantasy c'est de la Science-fiction sans les boulons.
Après un sympathique et agréable Endless Space qui avait le mérite de proposer un univers accrocheur et un design renversant, les gars de chez Amplitude studio délaissent le space-opéra pour un genre moins connu et peu populaire: l'heroic-fantasy mâtinée de Science-fiction.
Endless legend se situe entièrement sur la légendaire planète Auriga avant sa mystérieuse chute.
Dans Endless space, Auriga était une planète stérile d'une importance capitale, ici nous avons affaire à un astre bien vivant en proie à de terribles changement climatiques et qui abrite des civilisations promptes aux guerres les plus meurtrières.
Le jeu vous propose 8 factions différentes qui ont chacune un objectif spécifique à accomplir. Et nous voilà en face du premier problème de Endless Legend : les Factions !
Oui les factions sont belles, oui les factions sont diversifiés et oui les factions ont un background. Le problème c'est que à part les «Seigneurs déchus» et les «Cultistes», ces factions ressembles comme deux gouttes d'eau à celles présentes dans Endless Space.*
Les similitudes entre Endless Space et Endless legend sont embêtantes et empêchent le jeu de se démarquer artistiquement de son aîné. L'originalité est la grande absente de cet univers d'héroic-fantasy qui n'arrive pas à me convaincre.
L'autre problème du jeu, c'est son système de quête complètement inutile et sous-exploité. En premier lieu, l'histoire n'est pas intéressante et plutôt mal narrée.
Chaque quête de faction est à peu près similaire avec un début, un age d'or, une guerre civile, une quête spirituelle et une envolée lyrique pour entreprendre le projet de partir de cette planète.
Finalement, les quêtes sont trop nombreuses et pénibles et la récompense finale pour avoir suivie la voie culturelle est un simple panneau avec écrit dessus un beau «j'ai fait ce que j'ai pu, maintenant voyons la suite».
Si l'aspect narratif est complètement raté, la gameplay est globalement une réussite.
D'abord la gestion des villes est l'une des plus agréables du monde du 4x.
Quand vous créez une ville dans une région, cette région appartient entièrement à votre Empire, ainsi il n'y a plus de problème de voisinage comme dans les "civilization".
Cette région peut également se développer avec la pacification des tribus autochtones et la construction de nouveaux quartiers citadins.
La pacification (diplomatique ou militaire) des villages voisins permet d’étendre votre territoire et d'inféodée une espèce au sein de votre Empire. Concrètement cela se traduit par la possibilité d’incorporer des régiments d’auxiliaires issus de ces villages dans votre armée. De plus, si vous vous sentez d'humeur tyrannique, vous aurez plus de facilité pour exiger un tribut.
La construction des quartiers, quant à elle, permet de développer la croissance et les revenus de votre région de façon exponentielle tout en faisant de votre ville une mégalopole tentaculaire de la taille d'une région. Dans la construction il n'y aucune limite: tant que vous avez des habitants, vous pouvez construire des nouveaux quartiers. Cela permet de constater une véritable évolution dans l'urbanisation et le développement de votre nation. Une chose qui a toujours manquée dans le monde du 4x.
Les combats ont également été revus depuis Endless Space. Désormais ils ne se résument plus à une simple partie de «pierre feuille ciseaux». Les combats se déroulent sur une petite portion de la carte et consistent généralement en une sorte de bataille rangée au tour par tour, un peu à la manière d'un "civilization" sans le coté illisible dû à une interface mal pensée.
Pour compléter ce système il y a également des à-coté plutôt sympas comme la personnalisation de l'équipement des unités, le recrutement des héros ou encore la gestion des troupes en hiver.
En défauts, il y a tout d'abord l'impossibilité de supprimer l'hiver. Au cours de ce dernier les troupes sont plus lentes et la production de chaque ville diminue de façon drastique.
C'est rigolo et bienvenu en début de partie car l'hiver vient tout les 40-50 tours...c'est carrément chiant en fin de partie ou l'été dur 1 tour et l'hiver 90.
Il y a également un problème avec l'IA. Habituellement je ne suis pas très regardant là-dessus mais dans ce jeu elle m'a gênée. L'IA en mode difficile ne dispose que d'un bonus de ressources et de troupes plus résistantes...en temps de guerre elle s'est montrée incapable de me prendre la moindre cité.
Pour l'aspect technique, rien à dire. En dépit des unités très laides du jeu, ce dernier est beau et fluide (quoique un peu gourmand) et la musique s'accorde parfaitement avec l'atmosphère présente dans chaque partie.
Endless legend est un bon jeu mais finalement peu novateur. La narration est médiocre et dénuée d'originalité.
Les mécanismes de gameplay sont addictifs et bien pensés mais très classiques et trop familiers pour le joueur de Endless Space.
Les graphismes sont plaisants et les couleurs vives mais les unités ne sont pas mise en valeur et la direction artistique n'est pas aussi forte que celle du précédent jeu d'Amplitude.
Endless legend reste néanmoins très fun et diablement bien fichu. Franchement, le syndrome du « encore un tour » est bien présent et c'est tout ce qu'on lui demande.
Un excellent jeu sans prétention et peu onéreux ! Mais en tant que fan de Space-opera, je n'attend qu'une seule chose : la suite de Endless Space !