Après le bien tordu The Nomad Soul, une fois de plus, Quantic Dream compte sur l'originalité de son concept pour attirer les foules. Il faut dire qu'ici l'accroche est bien trouvée : Que feriez vous si vous vous retrouviez près d'un cadavre, dans les toilettes d'un restaurant, en sang et couteau à la main tandis que la police s'apprête à débarquer ?
Fahrenheit est avant tout une aventure interactive dans le genre thriller mystique. C'est à dire, une histoire que vous faites avancer en accomplissant des Q uick T ime E vents. Ainsi, vous incarnez à la fois tous les personnages et aucun. Dans les faits, Fahrenheit s'apparente plutôt à un brouillon tant les possibilités au niveau scénaristique et du gameplay sont sous-exploitées.
En effet, le jeu aurait pu être bien plus long et la variété des interactions plus étoffée. Le scénario parait un peu bâclé tandis que les QTE qu'on nous promet diversifiés se limitent trop souvent aux deux mêmes revenant sans cesse. L'un vous demandera d’appuyer alternativement et frénétiquement sur les touches LB et RB de votre pad, l'autre d’enchaîner des combinaisons de directions à l'aide des sticks analogiques. Le résultat influencera le déroulement de l'action en arrière plan. Bien souvent, si vous ratez, vous êtes bon pour recommencer.
Mais dans Fahrenheit, vous aurez aussi à diriger les protagonistes de l'histoire. Des actions à effectuer, parfois en un temps limité. Par exemple, des objets à trouver, des questions à poser aux PNJ et même de l'infiltration ! D'ailleurs, cette dernière possibilité était clairement dispensable selon moi.
Graphiquement, le jeu a assez mal vieilli comme la plupart des jeux en 3D sortis entre la fin des années 90 et le milieu des années 2000. D'autant plus dommageable que la mise en scène est clairement mise en avant dans un jeu pareil. La Motion Capture était une fonctionnalité dont les développeurs de l'époque se gargarisaient tant les mouvements des personnages s'en trouvaient considérablement améliorés. Aujourd'hui, elle ne suffit plus à nous faire oublier tous ces disgracieux polygones servis en gros plan. Ne comptez pas sur les apports de cette mouture 2015. Il est rare qu'une version remastérisée d'un jeu parvienne à améliorer sensiblement ses graphismes, le cahier des charges tenant la plupart du temps sur un timbre poste.
Pour conclure, Fahrenheit en 2019 c'est has been. Préférez ses successeurs bien plus aboutis : Heavy Rain, Beyond : Two Souls ou le plus récent Detroit : Become human.