Dire que ce fut un coup de cœur serait un vulgaire euphémisme, là il s'agit plutôt du genre de découverte qui bouleverse toute une vie et va déterminer ta vision de la vie pour le reste de ton existence.
Fortement recommandé par des amis à sa sortie, je n'avais jamais (vraiment) joué à un RPG, étant plutôt habitué des FPS et des Mario & cie. sur Nintendo.
Les débuts furent chaotiques : même si j'ai joué à peu près toute ma vie (j'ai eu la PS1 à 5 ans), je n'ai jamais été particulièrement bon quel que soit le type de jeu. Et même si certains considèrent que le gameplay de Fallout 3 et New Vegas est simpliste, à l'époque j'étais pour le moins déconcerté.
Première erreur : ne pas avoir pris la peine de lire les tutoriels en début de jeu. Ça ne sera un problème pour presque personne ici, mais pour un joueur de 15 ans un peu simplet ça a été radical : j'ai fait n'importe quoi pendant toute ma première partie et j'ai dû finir le jeu en activant le god mode. La honte.
Et pourtant, même si cette première partie a été infernale et d'une frustration intense, je suis tombé amoureux du jeu.
D'abord, les choix. Pour quelqu'un qui n'a touché qu'à des jeux linéaires, je vous laisse deviner la bouffée d'air frais que représente un RPG qui propose des dizaines et des dizaines de quêtes à choix multiples, qui vous laisse être la pire des ordures (au meurtre d'enfants près, mais ça peut se régler avec un mod) ou finir le jeu sans faire de mal à une mouche.
Ensuite, l'ambiance : n'en déplaise aux affreux qui trouvent le désert d'un ennui mortel, ça a été un des points les plus forts à mes yeux. Les graphismes n'étaient pas terribles même en 2010 et le filtre jaunâtre est peut-être un peu exagéré, mais bon sang que ça m'a plu quand même. Rien que la ville quasi-fantôme de Goodsprings dans laquelle commence le jeu est légendaire : à tel point qu'il y a quelques semaines seulement, des fans du jeu s'y sont retrouvés pour jouer au poker avec des capsules en tenue de ranger. Puis sur la route vers New Vegas, on passe par tout autant de locations mémorables : les habitants de Primm cloîtrés dans un vieux casino pour se protéger de prisonniers évadés qui ont envahi la ville, Nipton en feu, Searchlight en proie à des doses mortelles de radiations, Novac et le dinosaure géant, les ruines de Boulder City, et tant d'autres.
Puis évidemment, Freeside et le Strip à New Vegas. On sait que le résultat est nettement en-deçà des ambitions des développeurs mais c'est quand même spectaculaire. Freeside d'abord a été pour moi le moment le plus mémorable de ma première partie. Dans les restes de Fremont Street, on aura l'honneur de trouver des sosies d'Elvis, des ivrognes, des toxicos et toutes sortes de crapules qui profitent de la misère ambiante (je compte la NCR parmi les crapules). Le plus intéressant sans doute est le rôle des Kings, qui malheureusement sont obligés de danser sur la concurrence (les rageux diront que Bethesda n'a pas voulu payer les droits pour la musique d'Elvis Presley... et ils auront raison).
Et le Strip, qui nous accueille avec du Dean Martin (Ain't That A Kick In The Head), des néons partout, des robots policiers qui surveillent les rues (ou plutôt la rue), des soldats ivres, des prostituées, bref c'est la cité du vice dans toute sa splendeur.
Et en parlant de musique, c'est très clairement un des plus gros points forts du jeu également. Ma première introduction à la pop des années 50-60 avait été très peu de temps avant avec Mafia II mais la BO de New Vegas est probablement encore meilleure. C'est devenu un de mes styles musicaux préférés (mais après la musique indus quand même, faut pas exagérer). "Play it agaaiiin, Jooohnny Guitaaaaar"
Revenons-en enfin un gameplay, que j'ai brièvement mentionné en vous disant à quel point j'étais paumé initialement. Si vous avez joué à Fallout 3 c'est quasiment le même gameplay mais en un peu mieux. Sinon, c'est un FPS/RPG assez classique qui ne pose apparemment de difficulté à personne, sauf à moi il y a 11 ans et demi. Le pip-boy sert d'interface globale pour voir ses statistiques, contrôler son inventaire, lire des notes, écouter la radio, etc. Il y a un nombre massif d'armes (les développeurs ont pris la peine de respecter une certaine cohérence, notamment avec les calibres, contrairement à Bethesda), surtout avec les DLC. En même temps, qui aujourd'hui va acheter l'édition standard sans les DLC?
Maintenant deux conseils pour les nouveaux et éventuellement pour les autres :
- Attention à ne pas installer la version française de ce jeu qui est une aberration totale. Ils ont dû passer tout ça sous Google trad et on se retrouve avec des traductions littérales débile, par exemple "you're welcome" traduit par "bienvenue", "Climbing Ev'ry Mountain" traduit par "Escalader la montagne d'Ev'ry" ou encore "Fat Man" traduit par "Gros Homme"... sans compter qu'ils ont dû engager 3 acteurs à tout casser pour doubler les PNJ. Si vous êtes anglophobe, arrangez-vous pour y jouer en VO sous-titrée, par pitié.
- C'est difficile d'y jouer aujourd'hui sans mods. Le jeu commence à sérieusement vieillir et même l'Ultimate Edition ne suffit pas à sauver les meubles. Ça veut dire que je déconseille fortement d'y jouer sur consoles (déjà que c'est de la faute des consoleux si le jeu a été revu à la baisse donc ne la ramenez pas trop svp). Jouez-y sur PC, en suivant le guide "Viva New Vegas" et vous aurez de quoi avoir une expérience tout à fait correcte en 2022 sans avoir à installer de mods supplémentaires. Ce qui serait quand même dommage vu la quantité extraordinaire de mods qui existent pour ce jeu.
Sur ce, je retourne préparer ma prochaine partie tout en m'assurant que les 250 mods installés ne feront pas trop déconner le jeu.