Je dois avouer que quand je parle de FEZ à des amis, je ne sais jamais si je dois le définir comme un jeu en 2D,3D ou le cul entre deux chaises. La dernière option me parait alors là plus juste et j’assure à mon auditoire que malgré cela il est bien assis.
Mais tout ce questionnement provient du jour ou une fois le jeu lancé vous prenez le contrôle du petit Gomez dans un monde coloré, cubique, verticale et bidimensionnelle. Tranquillement dans son village, Gomez finit par recevoir une fez (sorte de chapeau rouge, signification ??). Ensuite, après avoir vu un grand cube éclater sous ses yeux et perturber l’univers, notre personnage se lance à la collecte des morceaux éparpillés grâce à sa découverte : la 3ème dimension.
On peut alors faire tourner le niveau où l’on se trouve sur 4 faces qui forme chacune un côté du niveau. Explorer ce nouveau monde devient alors une succession d’énigme de plateforme plutôt simple ou l’on fouine chaque recoin à la recherche des précieux cubes. A cela vient s’ajouter des énigmes plus complexes qui permettent d’acquérir des anti cubes ce qui constituent le new game +. Et nous mènera jusqu’au 200%.
Le jeu possède une atmosphère très paisible, agréable à l’œil grâce à sa superbe DA fait de pixels colorés et un monde qui se laisse parcourir en douceur sans opposer de résistance. On ne rencontre donc aucun PNJ hostile et la mort n’est absolument pas punitive. Mais aussi agréable qu’il soit, le monde de FEZ garde un côté mystérieux qu’il adviendra au joueur de percer. La seule aide dont on disposera sera une sorte de prisme volant qui nous donnera quelques rares conseils.
Les énigmes très poussées, notamment le décodage d’un alphabet, n’étant pas vraiment mon fort je me suis cantonné au 100% du jeu atteint majoritairement en collectant les cubes « classiques ». En m’aidant de la carte, en 3d, même si peu intuitive, j’ai quand même pu m’assurer d’avoir bien fouiller chaque recoin qui m’intéressait puisqu’elle liste chaque cube, mystère, porte, etc qui se trouve dans le niveau . Même si cela possède un côté GPS pour explorateur en mousse, ce système évite la désagréable sensation de doute lorsqu’on quitte une zone : « Ai-je vraiment assez fouiné, un mystère m’a-t-il échappé ». C’est donc selon moi un mal nécessaire. Mais donc sans avoir découvert tout le potentiel du jeu, cela reste une très bonne expérience, agréable en gardant une touche de complexité.
Phill Fish le game designer à la tête de Polytron décrivait son jeu comme une expérience ou l’on s’arrête pour contempler le paysage. La beauté et le caractère mystérieux de l’univers nous pousse à la découverte, sentiment que doit ressentir Fez tant la 3ème dimension complexifie la vision du monde. Basé sur cette mécanique majeure, le level design a donc la lourde tâche de renouveler l’exploration en gardant toutefois l’aspect contemplatif. On est alors face à un challenge à la difficulté constante mais donc les aspects varient assez pour ne pas complètement épuiser la pierre angulaire de Fez.
Pour terminer mon interprétation personnelle de Fez est l’arrivée d’un élément qui chamboule la vision de notre quotidien et de notre univers ce qui amène une nouvelle dimension (pas forcément spatiale) et nous fait voir le monde sous un nouvel œil. Une « mécanique » un peu anecdotique mais sympathique sera donné à Fez lors de la première fin et viendra appuyer l’hypothèse prononcé plus haut.