Final Fantasy VIII se pose dans la continuité de FFVII d'un point de vu technique. Les personnages et la mappemonde sont toujours en 3D alors que les décors des villes et des donjons sont en 3D précalculée. Le style se veut tout de même bien plus adulte, sérieux et réaliste que dans le précédent volet, le moteur du jeu ayant été grandement amélioré. On peut dire qu'avec ce FFVIII la Team FF est un peu arrivé à aboutir ce que FF6 avait déjà entamé, à savoir proposer aux fans un J-RPG profondément adulte et mature, réalisé avec style. Ainsi on retrouve un groupe de personnages qui pour la première fois dans la série, ne sont plus des sprites ou des polygones tout carrés, mais bien des personnages assurément adulte, carrément beaux et criant de réalisme.
Ce FF est clairement un tour de force pour une 32 bits. Et en passant outre les cinématiques en FMV, notamment la superbe introduction qui restera gravé à jamais dans la mémoire des joueurs, je pourrais cité nombre de points sur lesquel FFVIII excellait vraiment pour son époque en terme d'esthétique. Tout d'abord, et même si c'est presque devenu une marque de fabrique de la saga, le jeu possède une direction artistique carrément bluffante. Les 5 continents qui compose l'univers de ce FFVIII propose tous une diversité au niveau des environnements allant du style mythologique au style oriental en passant par un style européen et futuriste, conférant aux lieux une identité très forte, témoignant d'un travail architectural et artistique absolument énorme. Le gros point fort étant le chara design que nous a proposé Tetsuya Nomura pour son deuxième Final Fantasy, rendant les personnages plus réaliste et vivant que jamais.
Avant de passer au système de jeu, j'aimerais que l'on s'attarde sur le scénario qui constitue l'un des points fondamentaux de l'expérience FFVIII. Nojima a voulu plus que jamais creuser le relationnisme entre les personnages dans un FF, et en effet toute la trame de FFVIII nous propose à cet effet une ambiance bien plus singulière et mature qu'il n'est de coutume avec la série. Notre héros c'est Squall, jeune brun taciturne mais aussi cruellement associal. Zell, le type au caractère explosif. Irvine, le cow-boy refoulé. Quistis, une professeur de la BGU. Selphie, l’équivalent féminin de Zell. Seifer, le rival de Squall. Laguna, personnage aventureux, assez maladroit. Et enfin Linoa, qui fait un peu office d'héroïne aux côtés de Squall, puisque la relation qui va naître entre ces deux là est le moteur même de l'histoire. L’histoire d’amour entre les deux protagonistes se fait de façon aussi savoureuse qu’inéluctable, car même si le cliché n’est jamais très loin, cela est raconté de fort belle manière qu’on n’y prête plus guère d’attention.
Là où réside le génie de FFVIII, c’est qu’il fait bien plus dans l’implicite que les autres opus. La relation Squall/Laguna en est une belle démonstration. Le mystère qui englobe Linoa est encore bien plus particulier, et le fait qu’il stimule autant notre imagination est assurément un point fort. Le jeu nous laisse penser ce que l’on veut, imaginer toutes les possibilités envisageables à propos des multiples sous-entendus de l’histoire.
Pour le gameplay je ne m'y attarderais pas trop vu que ce n'est pas là l'intérêt d'un jeu. Il faut juste savoir que le système de magie a été un peu remanié, plus besoin d'en acheter ou d'en apprendre, il vous suffit désormais d'en voler à vos adversaires ou d'en récupérer un peu partout. Les invocations (G-Force) ont aussi changé, vous n’avez plus besoin de points de magie pour pouvoir les appeler, cette fois, elles ont aussi des PV, et tant qu’elles en auront, vous pourrez les appeler. Elles peuvent aussi apprendre des capacités grâce à des points de compétence (PDC) que vous recevrez après les combats.
Ce huitième opus des Final Fantasy est de toute évidence une oeuvre qui divise, mais pleine d’audace, car elle tranche sur de nombreux points avec ses prédécesseurs. Vous pourrez tout à fait ne pas l’apprécier à cause de son ambiance assez particulière, mais si vous accrochez à cette aventure singulière, vous risquez de ne plus la lâcher. Avec ses multiples qualités et sa grande profondeur de jeu, Final Fantasy VIII risque bien de marquer votre vie de joueur. Il reste un chef d’oeuvre, difficile à saisir, quelques fois incompris ou renié, mais un chef d’oeuvre qui a marqué son époque et plus encore.