FFXVI: Un jeu d’action PS3 correct

Produit par Naoki Yoshida (infirmier en chef de FFXIV) et attendu comme un pansement par les fans de la saga après l’accident industriel que fut FFXV, FFXVI devait ramener l’équilibre par un retour à une Dark Fantasy très en vogue et surtout plus proche des origines des Final Fantasy.

Il se voulait aussi toujours plus proche des attentes du public occidental, du moins tel qu’imaginé par Square, avec un gameplay toujours plus orienté action et une ambiance sombre à la Game of Thrones / The Witcher.

Alors qu’en est-il de ce nouvel opus de la plus célèbre saga de JRPG ? Attendez, ai-je écrit JRPG ? Premier imbroglio, il ne s’agit pas du tout d’un RPG, vous trouverez plus de mécaniques RPG dans les récents God of War ou bien Horizon que dans ce jeu. Il n’existe aucun choix dans l’évolution du personnage, juste des compétences à débloquer. Pour ce qui est des armes et accessoires, ils sont juste là pour faire joli et augmenter les stats toujours de manière incrémentale sans débloquer quoi que ce soit d’autre.

S’il n’est pas un RPG alors nous sommes face à un jeu d’action pur, agrémenté d’une histoire plus charnue qu’à l’accoutumé pour le genre, mais comme il est coutume de dire la quantité ne fait pas la qualité. Cette dernière est très classique, orientée autour des cristaux et primordiaux avec des retournements de situation anticipés à des kilomètres et d’énormes poncifs vus et revus.

On peut rajouter à cela des personnages mornes et peu charismatiques. À part Cid et quelques antagonistes, la plupart d’entre eux donnent l’impression de ne pas vouloir être là.

Bon si l’histoire ne me transportant pas, peut-être nous reste-t-il le gameplay ? Ce dernier, orienté action, nous est vanté depuis le début de la promotion du jeu avec un grand vétéran de Devil May Cry derrière le Battle System. On sent en effet un certaine efficacité derrière celui-ci, mais malheureusement jamais le jeu ne vous mettra face à une difficulté assez élevée pour vous pousser à l’exploiter dans ses retranchements. Vous pouvez vous contenter de spammer les attaques et compétences en plaçant quelques esquives à l’occasion et vous passerez toute l’histoire principale et les défis de chasse sans jamais croiser le Game Over. J’imagine bien qu’au niveau de difficulté supérieur qu’on débloque qu’en finissant le jeu il pourrait mieux se développer mais je souhaitais prendre du plaisir à mon premier run merci. Finalement, le gameplay d’action est déjà ringardisé par ce qui existe depuis déjà bien des années avec le reboot de God of War de 2018 par exemple.

Mais alors reste-t-il des choses à sauver dans ce soi-disant FF numéroté qui n’est ni un RPG ni un grand jeu d’action ? Et bien on ne peut nier le plaisir incroyable vécu lors de nombreuses cutscenes de combats entre primordiaux qui ressuscite le sentiment de gigantisme et de surpuissance des invocations qui était présent dans les épisodes VII à IX et qui avait disparu depuis. On y retrouve une vibe Asura’s Wrath pas désagréable du tout.

Mais ce n’est bien que par cet aspect-là que le jeu brille et va se démarquer du reste de la concurrence.

Pour finir, je vais enfoncer le clou en évoquant rapidement l’écriture des quêtes annexes digne d’un MMORPG et qui fait terriblement datée quand on passe 8 ans après The Witcher 3.

Ce FFXVI est une cruelle déception, il n’aurait pas fait trop tâche sur PS3 avec son grand couloir, ses QTE stupides et ses impressionnantes cutscenes mais depuis les jeux-vidéo ont bien évolué en qualité d’écriture et de proposition de gameplay. D’après Naoki Yoshida il avait été question pour cet opus d’en retirer le numéro, bien leur aurait pris de le faire plutôt que de nous faire imaginer qu’on allait jouer à un JPRG.