(...)
Les créateurs de Gravity Rush se sont appuyés sur la puissance graphique et le superbe écran de la console portable de Sony pour donner vie à un univers singulier, rencontre improbable entre steampunk raffiné et bande dessinée européenne. Il y a du Moebius dans les quartiers d'Hekseville, leur architecture enchevêtrée, leurs ciels aux couleurs vives, leur façon de se dissiper derrière un voile quand on s'en éloigne - mais aussi dans ces étonnantes planches en relief qui viennent illustrer les scènes clés de l'histoire.
Malgré sa structure très classique - exploration/combat/dialogues - répétée à l'envi et agrémentée de quelques épreuves facultatives, on peine à considérer Gravity Rush comme un «simple» jeu d'action-aventure. La raison en devient rapidement évidente: on ne passe quasiment pas une seconde à terre. Hésitante au départ, notre voltige devient de plus en plus fluide à mesure que l'on s'habitue à ce mode de déplacement inhabituel.
(...)
Et même si le jeu dispose par ailleurs d'une montagne de qualités, c'est bien là que réside la principale richesse de Gravity Rush. Voler n'a jamais semblé aussi naturel. On se prend même à rêver de pouvoir se déplacer ainsi dans tous les jeux du genre.
Grâce aux pouvoirs de Kat, le joueur découvre les décors sous un angle nouveau. Vue aérienne, rase-mottes le long d'une façade, plongeon sous l'armature d'un pont... Rien n'est impossible. On peut même s'offrir l'ascension à pied d'une série d'escaliers, le temps d'un interlude de normalité. Et puis on reprend son envol, riant intérieurement de notre audace.
Si le catalogue de jeux de la Vita s'apparente à un désert interminable, Gravity Rush est, en son sein, une fantastique oasis de fraîcheur.
On espère voir fleurir parmi les dunes beaucoup de ses semblables.