"Les vrais fascistes, ne seraient-ce pas les antifascistes finalement ?" Vous avez 4 heures !
Bref, j'ai tellement fait claquer ce fouet sur des gens peu recommandables que j'en ai des acouphènes. Des fascistes, des nazis, des prêtres... Rien que pour ça le jeu est un véritable banger ! À deux doigts de m'acheter un fouet IRL. (mais je ne sais pas si ca se vend en dehors de l'univers BDSM, alors... tant pis.)
Indiana Jones et le cercle ancien, que je me suis procuré en early access par pur fanboyisme, est un jeu imparfait qui se rattrape à chaque instant par une fraicheur et une candeur qui caresse notre besoin de nostalgie dans le bon sens du poil. On retrouve complètement l'esprit naïf et bon enfant des films avec ce petit frisson d'exploration et de pillage de tomb... euh, d'archéologie bien sûr ! (ma langue a fourché)
Sachez tout d'abord qu'il vous faudra une config' de la Nasa pour le faire tourner correctement et ne serait ce même que pour pouvoir lancer le jeu. C'est un fait, c'est comme ça, passons... Le plus étrange c'est que ce n'est pas le plus beau jeu que l'on ai vu ces dernières années. Par exemple les animations sont très peu réussies, que cela soit celles consacrées aux simples déplacements, les animations d'escalades et les animations faciales qui sont complètement datées. Aussi, la structure du jeu est très peu ouverte (bien qu'occasionnellement semi-ouverte). Je pense que savoir réaliser une bonne optimisation d'un jeu, deviendra de plus en plus un enjeu de taille pour les studios. Ceux qui n'y arriveront pas (et c'est déjà le cas ici) devront accepter de se passer d'une partie des joueurs. (du moins le temps que ces derniers upgradent leur config')
Du reste, si l'on met de coté ces animations datées, le jeu est un vraie réussite avec ses visuels vraiment cinématographiques. Les décors sont magnifiques, remplis de détails et se renouvellent en permanence. Pas de surprise coté direction artistique, c'est ni plus ni moins identique aux films de Spielberg. La réalisation générale est vraiment réussie et retranscrit bien l'atmosphère des films de notre jeunesse. Cette voix de Richard Darbois (bien que sa voix de septuagénaire ne colle plus trop à un Indiana Jones trentenaire), ces musiques toujours aussi épiques de John Williams (bien que trop peu exploitées dans ce jeu malheureusement), cette constante naïveté malgré un contexte de guerre et ces personnages caricaturaux teintés de manichéisme très représentatifs des œuvres de fiction des années 80 (un nazi fera toujours un parfait antagoniste). C'est parfait comme cela, je n'aurais pas aimé une version "modernisée" des aventures du docteur Jones. De plus pour un fan d'histoire comme moi, voir le Vatican, Gizeh et autres lieux historiques, dans ce contexte de seconde guerre mondiale, je ne peux qu'être aux anges.
Cependant ce qui aurait pu être un ajout agréable, c'eut été une histoire vraiment prenante, or celle ci est assez basique (comme celle de la plupart des films qui ont suivi "Les Aventuriers de l'arche perdue" finalement). Je qualifierai le scénario d'Indiana Jones et le cercle ancien de charmant mais très peu transcendant, et aurait été un film passable (heureusement que le média vidéo-ludique ajoute de l'interactivité et de l'immersion). En revanche bien que la trame principale soit rudimentaire, cette dernière est décomposée en plusieurs quêtes plutôt bien ficelées et scénarisées, c'est aussi le cas de la plupart des quêtes secondaires et de la moindre activité FedEx largement aidées par le faste des décors dans lesquels on évolue perpétuellement (on regrettera cependant toutes ces portes fermées qui ne s'ouvrent qu'au moment prévu par l'histoire principale). La seule chose un peu dommageable concernant la narration c'est le fait que le jeu te laisse la possibilité de passer à la zone suivante sans avoir fini toutes les quêtes secondaires. Certes il est possible, et le jeu t'incite à revenir dans une région déjà visitée après en être parti afin de débloquer certaines choses avec de nouvelles compétences apprises entre temps, ou, comme je le disais, finir tes quêtes secondaires. Seulement le scénario de ces quêtes est très imbriqué et dépendant de la principale, ce qui peut donner (pour les étourdis comme moi) une narration très décousue et te fera vivre des choses qui, dans l'histoire, se passent forcément avant. Bref, ça casse un peu l'immersion et je ne saurais trop vous conseiller de finir la liste des quêtes secondaires avant les quêtes principales pour chaque régions.
Le gameplay général est tout à fait Okay. Rien n'est extraordinaire mais tout est très sympa quand même. Les énigmes sont relativement simples même si j'ai aimé le fait qu'elles ne te prennent pas forcément par la main. Les combats sont quant à eux plutôt agréables et même si le corps à corps en vue à la première personne n'est pas ce qu'il y'a de plus pratique, je ne me lasserai jamais de ce combo "coup de fouet (pour désarmer ou agripper l'adversaire) et enchainement de patates de forains". D'ailleurs on est rarement à mains nues puisque beaucoup d'objets dans le décors peuvent devenir une arme (avec cependant une durée de vie extrêmement faible). Dans les faits le professeur Henry Jones, Indy pour les intimes, est un personnage bien moins génocidaire que Nathan Drake, d'autant que lorsque lui tue, il tue des nazis donc c'est grave okay en vrai (le nazisme c'est mal). D'ailleurs pour accomplir cet acte héroïque, en plus de son revolver perso, les armes ennemis de type fusil ou un mitrailleuse peuvent également être ramassées et utilisées le temps de vider le chargeur. C'est exactement le même système que dans Star Wars Outlaws que j'était visiblement le seul à avoir aimer, mais ici tout le monde appréciera à n'en pas douter, puisque non-réalisé par Ubisoft. D'ailleurs autre point commun avec le jeu du studio Français, l'IA est aléatoire, tantôt compétente, tantôt handicapée. Enfin, pour finir, le jeu comporte un système de compétences à débloquer plutôt bienvenu et fort sympathique.
En résumé, le tout forme un jeu vraiment vivant qui permet en 2024 d'être complétement immergé dans une œuvre mythique de notre enfance, cependant il manque ce petit grain de folie qui lui permettrait de rejoindre les tous meilleurs. Je peux supputer également que si le scénario et les dialogues ne possédaient pas cette surcouche estampillée de la licence déjà bien connue de tous le jeu ne plairait forcément pas autant, mais le fait est que la surcouche est là et que le résultat est plutôt satisfaisant. Puis ça en reste pas moins l'un des meilleurs jeu du genre derrière Uncharted 4 et qui mériterait complètement sa place parmi les nominés au GOTY, voilà tout. (Dommage Indy, le mois de décembre n'existe pas dans le cerveau de Geoff Keighley... Comme dit le proverbe : "Tu peux même être un DLC tant que tu sors en Février !")