Ha ! Les Chevaliers de Baphomet ! Tant de bons souvenirs ! L'épisode initial fut l'un des premiers jeux vidéo sur PC sur lequel je mis les mains et même, mon premier titre dans le style "jeu d'aventure", comme on disait à l'époque. Adorant le Moyen-Âge et les histoires de templiers, l'humour bien senti, l'aventure palpitante et les graphismes sublimes parvinrent sans mal à me conquérir. Le second opus, reprenant une recette très similaire, réussit l'exploit de m'enthousiasmer davantage encore. Après un troisième volet s'éloignant du moule, tant sur le fond que la forme, et un quatrième que je n'ai toujours pas fini à ce jour, faute de motivation, j'étais bien heureux de revoir à nouveau le duo formé par George Stobbart et Nicole Collard dans une nouvelle aventure qui sonnait comme un retour aux sources. Le fameux "retour aux sources", ce terme si utile pour attiser la fibre nostalgique des joueurs de longue date devenus bien suspicieux...
Livré à l'origine en deux épisodes, ce cinquième volet reprend les grands poncifs de la série : nos deux héros vont devoir parcourir le monde pour déjouer un énième complet mystico-religieux, le tout avec une certaine nonchalance et un bon zeste d'humour.
Sur le plan technique, il est très plaisant de retrouver les magnifiques décors faits main, colorés et bourrés de détails des deux premiers opus. Pour les personnages, le passage à la 3D se fait en douceur et s'avère convaincant. L'incrustation d'éléments en 3D dans des environnements en 2D ne choque pas particulièrement dans la plupart des cas. Néanmoins, quelques problèmes d'animation surgissent de-ci de-là, notamment lors de certaines conversations où les lèvres des personnages restent scellées malgré le dialogue en cours. Quelques petits détails qui font tâche, mais ne gâchent pas l'expérience de jeu.
L'intrigue, quant à elle, se montre prévisible, mais l'humour si caractéristique de la série, et surtout de George, est toujours présent. Il est également important de souligner que les développeurs sont parvenus à travailler avec l'ensemble des doubleurs d'origine, y compris pour les quelques personnages secondaires croisés lors de nos pérégrinations précédentes. Les énigmes ne constitueront pas de véritables obstacles, à l'exception d'un déchiffrage de parchemin et autres trivialités. En cas de difficulté, le jeu offre des indices, voire la solution, aux joueurs les plus perdus ou pressés.
A la fin de cette Malédiction du Serpent, je dois bien admettre ressentir une impression mitigée. Je crains que mon lien affectif avec la série tende à me faire minimiser les défauts du titre. Oui, les personnages, l'humour, les doubleurs et Paris respectent les codes propres à l'univers ! Les références, bien que distillées avec parcimonie (mais oubliant totalement les épisodes 3 et 4), ravivent la petite flamme nostalgique qui sommeille en moi, mais je pense en toute honnêteté que si je n'avais jamais joué aux volets précédents, mon avis aurait été bien plus tranché. La faute à des allers et retours réguliers dans la première moitié du titre, une trop grande facilité, des tableaux qui s'enchaînent hâtivement dans la seconde partie, peu de nouveaux personnages marquants (le sosie de Poutine, mon dieu), ... La Malédiction du Serpent reste un titre agréable à parcourir, mais qui ravira davantage les joueurs de la première heure que les nouveaux venus.

RickDeckard
6
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le 16 juil. 2017

Critique lue 375 fois

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RickDeckard

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