Comptant parmi les jeux indé les plus appréciés de l’année 2024, Lorelei and the laser eyes est un jeu d’énigmes et d’escape game d’excellente facture et qui m’a énormément plu dans son concept, mais m’a un peu frustré malgré tout : explications.
Il s’agit en fait d’une sorte de Resident Evil 1, sans aucune action, mais avec un manoir plus riche et des énigmes plus poussées. Les premières heures sont un vrai bonheur : après avoir résolu une petite poignée d’énigmes relativement simples pour se faire la main, on se retrouve lâché dans un grand hôtel rempli d’étages, de documents, de mécanismes à résoudre comme bon nous semble. Ces énigmes sont indéniablement le point fort du jeu : toutes sont vraiment très inspirées, variées, sans jamais vraiment proposer quoi que ce soit d’insurmontables, et m’ont donné un intense sentiment de satisfaction à chaque fois que j’ai réussi à en résoudre une ! Ce jeu, c’est vraiment ma came à 100%. Bien sûr, il est loin de s’adresser à tout le monde : alergiques aux mathématiques et à la logique s’abstenir !
Sans surprise, rien d’extraordinaire techniquement parlant, mais la réalisation épurée (seulement trois couleurs : noir, blanc, rouge) mais soignée donnent à ce jeu une identité propre et une ambiance des plus particulière, et parfaitement adaptée au genre. Mais aussi, ce jeu comporte des surprises et des trouvailles géniales qui ont fait fondre mon petit cœur de gamer ! Difficile d’en parler sans spoiler, je laisse donc la surprise aux plus curieux.
Hélas, au bout d’un moment, j’ai fini inévitablement par tourner en rond dans le manoir à ne plus savoir quoi faire. Le problème ne vient pas tellement des énigmes en elles-mêmes – qui, encore une fois, comptent parmi les meilleures et les plus fouillées que j’ai jamais vues dans un jeu vidéo – mais plutôt de la progression et de la façon dont on doit utiliser certains nouveaux éléments pour se débloquer. Analyser des motifs, pour ouvrir un passage dans un miroir, pour traverser un labyrinthe avec des quizz résolvables à l’aide des documents trouvés, pour récupérer des clés, pour accéder à des énigmes avec des boites, pour trouver des pages de biographies, pour évoquer des « souvenirs » auprès d’une ville dame dans le coma... L’enchainement dans l’exploration et dans les actions à réaliser n’est pas toujours très intuitif ni particulièrement logique, et ce qui était clair dans la tête des level-designers ne l’est pas forcément pour le joueur. Ces derniers ont d’ailleurs ajoutés en collectables des « dollars » planquées dans les décors qui ne servent qu’à débloquer des bonus sans aucun intérêt : pourquoi ne pas plutôt avoir fait un système d’indices, comme dans les (beaucoup, beaucoup) plus accessibles Professeur Layton et leur système de « pièces SOS » ? Franchement, un grand bravo aux quelques uns qui vont réussir à finir le jeu sans consulter une seule fois l’aide en ligne, vous êtes vraiment des génies. A noter également, une ergonomie un peu discutable (pourquoi ne pas avoir mis un bouton "retour" ?). Quand à la trame scénaristique de fond, celle-ci est trop alambiquée pour pas grand-chose au final.
Bref, ce jeu avait tout pour être un énorme coup de cœur, mais il ne sera finalement qu’une belle expérience avec ses énigmes mémorables mais sa progression parfois frustrante. A découvrir pour qui aime le genre.