Lost Odyssey est le deuxième jeu de Mistwalker, studio créé par Hironobu Sakaguchi, qui était précédemment, à l'origine Blue Dragon.
Pour ce qui est de l'équipe de rêve, on retrouve bien entendu Sakaguchi en tant que réalisateur et scénariste, accompagné de son inséparable compositeur, Nobuo Uematsu aux musiques, ainsi que de l'illustrissime auteur des mangas Slam Dunk et Vagabond, Takehiko Inoue au chara design, qui nous sert là un style très seinen-esque et adulte, nous offrant ainsi un bon bol de maturité dans cet océan de J-rpg abominablement niaiseux.
Il nous propose donc un héros sombre à l’éternelle mèche devant les yeux, un petit rigolo, une tripotée de belles nanas à gros seins (c’est à laquelle montrera le plus de peau…), et bien sûr d’autres protagonistes un peu plus vides. Le trait d’Inoue nous emmène, comme je le disais, vers un univers heroic-fantasy plus adulte, avec un agréable jeu de couleurs. C’est un style qui correspond plutôt bien à l’atmosphère toute en mélancolie de l’histoire. En tout cas le jeu est splendide, bien qu’il rame un peu pendant les travellings.
Côté gameplay, il s’est dit pas mal de choses négatives sur Lost Odyssey à sa sortie. Premièrement, les temps de chargement ne sont pas aussi longs qu’on a pu le lire. On peut leur reprocher d’être fréquents, certes, mais longs, c’est être de mauvaise foi. Certains passages renvoient nettement l’impression "d’une cinématique toutes les 3 secondes de jeu", c’est le style qui veut ça, LO s’est construit autour de sa narration, de ses scènes cinématiques (en temps réel ou en CG) très bien mises en scène, ou de ses lectures de rêves. Les récits du romancier Kiyoshi Shigematsu ont même été publiés sur papier. En attendant, la lecture des « Thousand Years of Dreams » est chronophage bien que passionnante et bénéficiant, comme tout le reste de la narration, d’une bande sonore impeccable.
Passons à l’autre gros morceau des RPG : les combats. Les affrontements ne sont pas trop fréquents et bénéficient d’un petit bonus : le concept de timing qui vous permet d’intervenir à chaque attaque et qui rythme un peu les ATB. On peut également changer son équipement pendant le combat, et sans perdre de tour ! La plus grosse surprise vient du leveling, qui est "cappé". Non seulement l’XP n’est pas précisée en fin de combat, mais elle se bloque automatiquement dans les niveaux selon votre avancée dans le jeu. Cela évite le farming à outrance et oblige à élaborer des stratégies précises pour les gros combats.
En fait, c’est une manière assez intelligente pour les développeurs de garder la main sur la progression. Mais ça a également valu au jeu d’être taxé de frustrant ou de très difficile. Pour battre un boss, il faudra souvent s’y reprendre à plusieurs fois et exploiter ses personnages au mieux. Ça fait drôle au début, mais finalement c’est un système assez intelligent qui demande une attention constante sur sa formation, et surtout une stratégie élaborée et réfléchie. Quelques autres bonnes idées sont disséminées dans le jeu, comme la possibilité de courir (ridicule mais tellement pratique) ou encore la relative mobilité et le zoom de la caméra.
En-dehors de ça, Lost Odyssey est un chef-d'œuvre incontestable du J-RPG. Très plaisant à jouer, intelligent et intéressant. Il propose un voyage épique grâce à un scénario onirique et mélancolique. N’offrant pas de réelle révolution au RPG, Lost Odyssey est surtout un porte-étandard du J-RPG sur 360, de très grande qualité, et au background réfléchi et bien construit. Vraiment, pour peu qu’on s’y laisse prendre, LO a une très belle aventure à nous offrir. Est-il le meilleur J-RPG de la 7ème Gen pour autant ? Je suis comme tenté de répondre : oui...