Des scientifiques armés dans une base secrète, un chantier naval à nettoyer, une infiltration de gare... Medal of Honor : En Première Ligne sent quand même beaucoup le réchauffé, en nous proposant de bourriner des vagues de nazis après un petit briefing pour recevoir des médailles quand on parvient à éliminer tout le monde et à finir les niveaux avec une bonne partie de notre santé.
Alors, il faut être honnête : oui, certaines missions parviennent à avoir une ambiance unique, bien aidées en cela par les compositions du maestro Giacchino, toujours en charge de la musique. Certaines parviennent même à nous faire véritablement ressentir ce que c'est, une première ligne dans un conflit mondial. Mais globalement, ceux qui auront joué aux premiers Medal of Honor seront en terrain (bien) connu, et constateront un sacré manque d'inspiration. Au niveau gameplay, on a même une certaine régression, puisque l'aspect infiltration est ici largement passé à la trappe, réduit à deux-trois présentations d'Ausweis.
À défaut d'avoir un vrai jeu PS2 tirant pleinement parti du potentiel de la console, on a plutôt l'impression d'avoir un Medal of Honor PS1 version hardcore. Car oui, le jeu est difficile, coriace et punitif. Les dernières missions des premiers opus sont les missions moyennes voire abordables de celui-ci. Seulement, « difficile » ne veut pas dire « intéressant »... et la sauce piquante que constitue la difficulté ne parvient pas à faire oublier la fadeur globale du titre, qui prend soin de ne pas sortir des sentiers battus.
Ce qui marchait en 1999 n'avait plus le même effet en 2002 : avec une telle absence criante de nouveauté et de profondeur, Medal of Honor ne pouvait plus se poser en précurseur du jeu de guerre. Le déclin sera confirmé un an plus tard par Soleil Levant, un jeu en-dessous de tout techniquement et ludiquement, moche, foutraque et trop court. La licence, enterrée par Call of Duty et toutes les autres réussissant à proposer une vraie expérience de guerre immersive par écran interposé, restera un bel essai jamais transformé. RIP.